Le report des manifestations qui étaient prévues en milieu de la semaine dernière, le jeudi à l’initiative des forces vives de Guinée, continue d’alimenter les débats les plus passionnants .
Tout simplement, ça grésille encore au sein de l’opinion .
Dans les échanges , on refuse d’admettre que le report a été dicté par la volonté de flexibilité des acteurs devant le langage de paix et de sincérité prôné par une des entité les plus respectables sous d’autres cieux, en l’occurrence les religieux. On y voit plutôt de la politique politicienne. C’est la confrontation des intérêts tels que exprimée si haut , sans ambiguïté aucune, par le Président de L’UFDG dans son interview choc, chez nos confrères de Guineenews.
Pour cellou, les objectifs des acteurs enthousiastes à l’idée d’une confrontation avec la junte , sont différents . Une façon pour le plus gros pourvoyeur de manifestants de régler ses comptes au RPG , dont le leaders, l’ancien Président de la République, ne cache pas son avidité à chasser le CNRD du pouvoir.
Ce n’est pas tout. Cellou Dalein Diallo en tête, et Sidya Touré aussi, apprend-on , s’encombrent de leur collaboration avec Alpha Condé qu’ils ne pardonnent toujours pas de leur avoir fait subir les pires supplices pendant les 11 années de règne de celui-ci . Ils ne partagent pas non plus la revendication de l’ancien parti au pouvoir qui pose comme préalable la libération de ses responsables, leurs futurs concurrents politiques , écroués à la maison centrale .
C’est un véritable marigot malodorant qui déborde de suspicions et d’incompatibilité d’actions pour des acteurs qui ont du mal à s’accepter pour concilier les positions contre une cible redoutable .
Entre temps, on continuerait à faire rêver le patron de l’UFDG qui, selon les informations , n’en serait pas moins sensible .
Le pouvoir a ainsi gagné du temps pour éviter de renier sa position du départ. Celle qui consiste à ne pas interférer dans le dossier judiciaire, c’est-à-dire ne pas faire arrêter la machine judiciaire soupçonnée d’être orientée contre les opposants irréductibles .
Par ce rapport, conviennent les observateurs , le pouvoir a ainsi réussi à infliger un coup à la détermination des opposants . Mais c’était tout à l’avantage des Awards d’émergence qui ont eu lieu le vendredi 10 mars , et qui étaient menacés si les manifestations annoncées apocalyptiques avaient été maintenues à date.
Ça a donc permis l’organisation de cet autre événement qui a célébré, avec faste et sans fioritures, dans un réceptif hôtelier de la place, le mérite Guinéen dans l’économie. Un secteur dont le dynamisme tranche avec la tumulte politique.
Dans ce secteur, les indicateurs sont au vert. La croissance projetée est de 6,1 %. Une très grande prouesse bien qu’elle ne soit pas inclusive. L’inflation au-dessous de 10% pour se situer autour même de 8%. Une autre prouesse pour un gouvernement de transition. Le déficit maîtrisé. Ce sont des informations officielles confirmées par les institutions financières internationales. Sans compter les investissements à foison, salués dans les grands travaux .
C’était de ça qu’il s’agissait à cette première édition des Awards d’Emergence Magazine .
Les acteurs qui permettent de maintenir cette dynamique ont été récompensés sur la base des critères économiques irréprochables concoctés par une agence et appréciés par un jury composé de personnalités à réputation et compétence insoupçonnées.
55 acteurs étaient en compétition dans 11 catégories différentes. Ils sont les champions de l’économie guinéenne.
Au finish, la SMB dans les mines, Orange Guinée dans les télécoms, UGAR dans le monde des assurances, Yétè Mali dans le secteur des microfinances , Soguipami comme entreprise publique la plus performante , Tulip dans l’innovation, Kunfabo pour les Start-up, Ecobank dans le secteur bancaire et par ailleurs grand prix Emergence, ont été désignés leaders dans leurs domaines d’activités respectifs.
Sans oublier Ousmane Savane d’Alport Guinée qui a raflé le prix de meilleur Chef d’entreprise de l’année et Madina Dansoko, pour sa part, désignée femme entrepreneure de l’année.
Pour revenir au report des manifs, avant de terminer, il faut préciser qu’il n’a pas alors été si mauvais pour les organisateurs d’Emergence Magazine Awards. Et pour la paix et la stabilité du pays, probablement. Cependant, il a douché des ardeurs.
Pour se réinventer, les forces vives devraient compter sur les pas de clercs du CNRD, comme celui qui a conduit au kidnapping d’Abdoul Sacko, le porte-parole de ces forces vives, qui a été aussitôt relâché, quelques heures après.
In DJOMAMEDIA