« Il ne faut pas risquer dans l’exercice périlleux de la prédiction, tout en rappelant qu’il est impossible de prédire. L’imprévisible pourrait balayer les analyses les plus fondées » nous enseigne le journaliste chroniqueur français, Gerard Arnaud.
Dans tous les cas, pour les Guinéens, émerge déjà une certitude, c’est qu’en 2023, la confrontation est inévitable entre les dirigeants et le trio des partis politiques et d’organisations de la société civile. Ce sont bien les mêmes qui ont fait le choix de se détourner de tout ce qui est entrepris par le CNRD, qu’ils accusent de les ignorer dans le débat public.
En d’autres termes, cette alliance composée de partis politiques et d’organisations de la société civile les plus représentatifs du pays, a juré de faire échec à toutes les initiatives de l’exécutif guinéen, cela tant que leurs leaders sont menacés d’inéligibilité par une justice qu’ils jurent également d’être aux ordres.
La contradiction est saisissante. Le colonel-Président, pour sa part, est convaincu que la justice est un instrument au service de sa politique de lutte contre la corruption. Par conséquent, une politique visant à moraliser la gestion publique.
« Je n’ai pas d’amis ou de famille face à la corruption et le détournement de derniers publics. Et comme je vous avais promis, ma main ne tremblera pas », a averti l’homme du palais Mohamed 05, qui réitère ainsi sa ferme détermination à poursuivre la lutte contre la dilapidation et l’accaparement des biens publics. C’était dans un discours, bien charpenté ; certes, mais dont le ton, l’allure et le décor rappellent inutilement le zèle et l’outrecuidance.
« En vérité , la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance , brandie par les autorités , ne sont que des prétextes pour justifier une épuration politique dangereuse et une chasse aux sorcières imprudente qui pourraient être lourdes de conséquences pour l’unité et la stabilité du pays » a répliqué, cellou Dalein Diallo . Cette sérieuse mise en garde du Président de l’UFDG, qui est, par ailleurs, un des acteurs poursuivis dans le cadre de cette campagne de moralisation de la vie publique, dénote d’une perspective disruptive qui pourrait être rédhibitoire aux ambitions de développement du chef de la junte Guinéenne. Des ambitions débordantes de la mission dévolue à un régime de transition, que celui-ci a su résumer dans son adresse à la nation.
L’autre menace qui conforte la prédiction d’une confrontation en perspective, est l’arrivé dans l’arène de l’ancien Président de la République, qui, par ailleurs, serait certainement le Président éternellement autoproclamé du RPG.
Ca a tout l’air, que lui aussi Alpha Condé , avec son discours de nouvel an, compte prendre sa revanche sur le colonel Président, l’homme qui lui a déchu du pouvoir qu’il estimait pourtant à l’abri.
Dans la nouvelle posture d’opposant qui le passionne tant, le fondateur du parti arc-en-ciel n’est pas sans savoir qu’il fait courir à ses anciens collaborateurs en prison, ainsi qu’à ceux qui sont aussi menacés, de gros risques.
Peut-être qu’il n’en a cure parce qu’il en a gros sur le cœur contre ses anciens collaborateurs. Il est par contre clair, qu’il veut faire boire le calice à Mamadi Doumbouya qui a brutalement mis fin à son règne, alors qu’il en était au début de son troisième mandat contesté.
De toute évidence, ces rapports de force qui se dessinent seront déterminants pour l’issue d’une transition dont on ne peut parier pour l’heure , sur la durée des deux ans, telle que prévue dans le compromis dynamique que le gouvernement de la transition a pu obtenir avec la CEDEAO.
In DjomaMedia