Permettez-moi cette métaphore de qualifier les accidents de la route, des indisciplinés. Quoiqu’ils en soient, le rythme et la similitude de leurs frappes témoignent non seulement de leur arrogance et surtout ils sont indirectement proportionnels à notre recul dans la lutte contre eux.
En effet, même dans les réseaux sociaux, les écrits relatifs à la sécurité routière, quid la préservation de notre vie sur les routes n’intéressent pas assez de monde.
Le problème est où ?
C’est au niveau des mentalités que notre faiblesse face aux accidents de la route se trouve le plus profondément enracinée dans notre société.
Le constat suivant prouve d’une part cette dure réalité. En effet, depuis le samedi noir du 6 novembre 2022, avec 24 morts (17 étudiants dans ce da lot), la danse macabre des accidents de la route continue avec plusieurs autres cas mortels dont les bilans et les méthodes très ahurissants ne cessent de se produire un peu partout dans notre pays.
Pire, à la veille et après le lancement de la semaine dédiée à la sécurité routière (du 5 au 11 décembre 2022), les accidents de la circulation ne font que nous défier de plus en plus. Hormis nombreux autres cas en Guinée profonde impliquant des piétons, des motocyclistes et des automobilistes, je cites plutôt ici, sans être exhaustif, le motocycliste tué mardi 6 décembre passé sur la 2×2 voies Fidel Castro, au droit du pont de Gbessia et ce mercredi 7 décembre 2022, un autre cas mortel s’est produit à Linsan sur la RN1 Kindia – Mamou à travers un bus venant de Kankan, avec un bilan de 7 morts.
Le lancement de la semaine nationale de la sécurité routière en cours est un acte hautement salutaire. Son mot d’ordre: Respect du code de la route et de la signalisation routière est le principal objectif à atteindre. Pour y parvenir, il faudrait avant tout s’investir dans le changement de la mentalité collective, je dirai précisément des mentalités individuelles des acteurs directs et indirects de la circulation routière dans notre pays.
Les multiples initiatives en faveur de la sécurité routière, comme la semaine en cours, seront beaucoup plus probantes si elles s’opèrent essentiellement dans les principales gares routières, dans les principaux points de regroupement des moto taxis, les concessions scolaires (autour des mâts et dans les classes pour un laps de temps), à travers tout le pays. Ainsi, les organisateurs de ces évènements pourraient mieux évaluer l’impact de leurs efforts, progressivement en fonction de leur propre constat dans le changement des mentalités et dans l’amélioration de la qualité de la circulation sur nos routes. La rigueur de la loi dans les respect du code de la route sera d’autant plus aisée, simultanément.
J’insiste sur le changement des mentalités comme premier succès à remporter dans le cas guinéen, actuellement.
En effet, la vieille mentalité selon laquelle un bon conducteur est un superhéros demeure encore dans plusieurs esprits. Avec de telle mentalité, un bon conducteur est, hélas:
▪︎ Exceptionnellement résistant pour ne pas douter des signes de fatigue sur lui dans la circulation ;
▪︎ Audacieux ou téméraire, pour avoir le quitus de braver tous les risques dans la circulation, surtout sur les longs trajets ;
▪︎ Les accidents de la route ne relèverait rien d’autre que de la fatalité.
Vivement, le sursaut national contre ce mal aux relents existentialistes dans notre pays.
Balla Moussa Konaté
Ingénieur des ponts et chaussées, spécialiste en sécurité routière