Le physicien-théoricien Albert Einstein nous enseigne qu’« un problème sans solution est un problème mal posé ».
Dès sa confirmation au poste de Premier Ministre après avoir assuré l’intérim pendant plusieurs mois, Dr Bernard GOUMOU, puisqu’il s’agit de lui, a pris son bâton de pèlerin pour tenter d’amener toutes les forces vives de la Nation autour d’une table de dialogue qui, a toute la peine de se mettre en place du fait du manque de confiance qui s’est instauré, à en croire aux propos de certains leaders, entre le pouvoir en place et certains acteurs socio-politiques, notamment le quatuor RPG-Arc-En-Ciel-ANAD-CORED-FNDC politique. Pas plus tard que le dimanche, 09 octobre 2022, le PM a échangé avec l’ancien Premier Ministre et leader de l’UFR, Monsieur Sidya TOURE, autour de leur participation au dialogue national.
À l’issue de cet échange, Monsieur Sidya TOURE a fait ce tweet : « J’ai reçu dimanche, le PM Guinéen, M. Goumou, à sa demande, à ma résidence d’Abidjan. Nous avons échangé autour de notre participation au dialogue national. J’ai réaffirmé les exigences de la déclaration du quatuor, nécessaires au rétablissement de la confiance. Rien de nouveau.»
« Rien de nouveau », ce petit bout de phrase du leader de l’UFR, en dit long. La mise en place d’un cadre de dialogue permanent et inclusif est loin d’être effective dans notre pays. Et si le PM revenait sur ses arrêtés de mise en place d’un Groupe de facilitateurs nationaux ? Pourquoi ne pas d’abord échanger avec l’ensemble des acteurs socio-politiques, avant de prendre toute décision ?
Revenir sur ces deux arrêtés controversés pourrait certainement décrisper l’atmosphère, car le quatuor RPG Arc-En-Ciel-ANAD-CORED-FNDC politique qualifie ces deux décisions du PM de démarches unilatérales.
Nous l’avons dit et redit. Et nous le dirons tant que cela sera nécessaire : le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) qui est l’organe central de la Transition en cours dans notre pays, doit se méfier de ces politiciens ambulants, ces bricoleurs idéologiques qui font du générationnisme leur arme pour atteindre leurs buts ou qui font croire qu’ils valent quelque chose sur l’échiquier politique. Alors qu’ils ne représentent absolument rien. Ces Partis politiques qui se résument à leur agrément, n’ont rien d’autre à faire que d’inciter les autorités à l’exclusion de certains dans le dessein machiavélique de se faire une place au soleil.
Aussi, cet organe central de la transition en cours dans notre pays doit intègrer le fait que la transition est éminemment politique. Cela lui permettra d’éviter les pièges des businessmen de la crise qui veulent faire croire à l’opinion que cette transition peut se faire sans les grandes formations politiques.
À vrai dire, l’épineuse question de la mise en place d’un espace franc et sincère de dialogue doit être posée telle qu’elle devrait l’être pour rassurer tous les acteurs socio-politiques, et ce, afin de trouver un consensus. Il faut sortir de cet infini jeu de dupes qui n’arrange personne. Cela fait plus d’un an que nous sommes incapables de mettre en place un simple cadre de dialogue. À un moment donné, il faut savoir s’arrêter pour l’intérêt supérieur de la Nation.
Ce qui est clair, c’est que le PM Dr Bernard GOUMOU ne réussira son périple visant à amener autour de la table la frange qui récuse ce cadre de dialogue qu’il a mis en place que lorsqu’il aura, en amont, bien posé le problème. Tant que cela n’est pas fait, il sera difficile voire impossible pour lui de trouver la solution, car pour trouver une solution adéquate à un problème posé, il faut que ce dernier soit clairement établi. Le dialogue interguinéen a du mal à démarrer parce que tout simplement le problème a été mal posé. C’est cela la vérité.
Sayon MARA, Juriste