L’extraction artisanale de l’or en Haute Guinée est un phénomène très préoccupant aujourd’hui.
Activité la plus prisée actuellement dans cette région de la Guinée, des millions de jeunes abandonnent l’école, fuient les travaux champêtres pour s’orienter vers cette extraction artisanale de l’or qui n’est pas sans risque. Pas plus tard que le jeudi 06 septembre 2022, huit (8) jeunes gens, pleins de vie, ont tristement perdu la vie dans un éboulement d’une mine d’or à Siguiri, dans la sous-préfecture de Norassoba.
Il convient de souligner que les mines d’or s’effondrent régulièrement dans cette partie du pays. C’est pourquoi l’Etat doit prendre des dispositions pour réglementer l’exploitation aurifère artisanale.
En 2015, toujours à Siguiri, treize (13) personnes ont perdu la vie. En 2019 également, dix-sept (17) ont péri dans les mêmes circonstances. Chaque année, les éboulements font plusieurs morts et de nombreux disparus en Haute Guinée, région très riche en or.
L’exploitation minière artisanale comporte d’énormes inconvénients. En plus du fait qu’elle a d’énormes impacts sur l’environnement et la santé des populations avoisinantes, elle constitue aujourd’hui une véritable menace pour l’avenir de nombre de jeunes en Haute Guinée qui, pour la plupart, abandonnent les écoles à mi-chemin au profit des mines. Il y a des écoles présentement dans cette région qui sont presque fermées du fait du manque criard d’élèves.
Pourtant, l’avenir n’est pas dans les mines. Certes, elles sont une importante source économique pour de nombreuses familles mais, elles ont des effets nocifs : transformation des paysages, dépôt de déchets solides et rejet d’effluents liquides et atmosphériques. Plus important encore, elles finissent un jour. Ce qui amène d’ailleurs plus d’un observateur à poser la question de savoir : Que deviendra la Haute Guinée vingt (20), trente (30), cinquante (50), et après ?
Tourner le dos à l’agriculture, abandonner les classes au profit des mines, n’est pas trop réfléchi. Malheureusement, nombreux sont ces familles actuellement en Haute Guinée qui ont fait dos à l’agriculture. Dans les villages les plus reculés aujourd’hui, c’est le riz importé qui est consommé. Ce qui était impensable dans un passé récent.
À vrai dire, les autorités du pays, les associations des ressortissants de ces zones doivent mettre un véritable système de sensibilisation des populations habitant ces localités sur les dangers qu’elles courent en laissant les jeunes abandonner l’école et en fuyant les travaux champêtres. Un jour viendra, si rien n’est fait, ces localités feront face à un déficit de cadres.
Bref, il faut un travail sérieux et minutieux de sensibilisation des populations de ces zones du pays aujourd’hui. Mes condoléances les plus attristées aux familles éplorées suite à l’éboulement du jeudi 06 septembre dernier à Norassoba. Et prompt rétablissement aux blessés.
Sayon MARA, Juriste