Le chantier est titanesque pour la direction générale de la société des eaux de Guinée. Assurer la fourniture régulière de l’eau dans un pays où l’absence criard de financement est constaté dans le secteur depuis 30 ans. Pour faire face à l’immense chantier, les responsables de la société ont entamé une vaste opération de normalisation du réseau de distribution. Les équipes de supervision et d’inspection déployées sur le terrain ont pu recenser de nombreux cas de branchements clandestins. Des cas de fraudes qui ont fait perdre d’énormes sommes d’argents à la société. Face à la situation, Aboubacar Camara, directeur général de la SEG revient sur la politique mise en place pour gérer la situation.
« Au niveau des branchements clandestins comme vous pouvez le constater sur le terrain, la SEG a mis des équipes de contrôleurs aujourd’hui qui passent de ménages en ménages, cela pour assainir le fichier client. Et à date, après deux mois (2) d’activité, il y a au moins 2 mille à 2 mille 500 cas de fraudes qui ont été constatés dont 60% ont été aussi normalisés. Parce que quand on trouve des cas de fraudes, tout ce que l’intéressé a eu à faire pendant ses nombreuses années où il n’était pas surveillé, la SEG se donne le droit d’annuler, d’effacer cela. Mais nous partons sur de nouvelles bases » rassure-t-il.
L’autre défi de la nouvelle équipe dirigeante est la réparation les fuites d’eau enregistrées dans les quartiers. Ce qui prive plusieurs familles de cette denrée vitale. A ce niveau, l’ambition est de faire en sorte que la quantité totalement produite soit distribuée sans aucune perte explique M. Camara.
« Au niveau de la normalisation du réseau, tout ce qui est fuite. Il y a beaucoup de quartiers qui n’ont pas d’eau. Mais cela est dû à quoi? Cela est dû au fait que les besoins dépassent largement l’offre. Mais ce qui est aussi produit, une partie s’éparpille dans la nature. Cela à travers des fuites. Et en normalisant le réseau, ça permet à ceux qui sont en amont, en hauteur d’avoir beaucoup plus de pression et l’eau va arriver dans ses quartiers. Cela s’est fait ressentir aujourd’hui dans beaucoup de quartiers où il n’y avait pas d’eau…et nous continuons cette campagne jusqu’en fin d’année pour normaliser l’ensemble du réseau afin que les 150 mille mettre cube d’eau, produites par jour soit totalement distribuées ».
Outre le manque de financement, la Société des eaux de Guinée est confrontée à une vétusté de ses installations et au non paiement par les clients. Pour mettre la question de l’eau au centre des préoccupations nationales, des plaidoyers seront intensifiés auprès des acteurs du secteurs rassure le DG de la SEG.
Terna