La rencontre au chapiteau by Issa (palais du peuple), entre les nouveaux patrons du pays et les anciens dignitaires, le lendemain du coup d’Etat du 05 septembre 2021, ne laissait rien soupçonner du traitement Spartiate qui allait être infligé, plus tard, à ces derniers.
Des mois après, leur destin a véritablement basculé. En tout cas pour certains d’entre eux. Notamment ceux qui sont soupçonnés d’avoir barboté dans les caisses de l’Etat ou encore de rêver du palais présidentiel.
Aussi, certainement, ceux qui sont accusés, pendant qu’ils étaient encore aux affaires, d’avoir nourri la volonté d’empêcher l’émergence des jeunes militaires qui sont devenus les nouveaux maitres du pays. Quel mufle !
De toute vraisemblance, ces cadres seraient devenus aujourd’hui, un loft d’indésirables, condamnés à mourir en prison.
A cet effet, pour justifier ce destin imposé à ces anciens proches collaborateurs du Président déchu, des chefs d’accusations, en constante mutation, au gré de différentes apparitions médiatiques, leur sont collés.
Des accusations aussi grotesques que farfelues, laissant redouter des méthodes antiques et antinomiques aux engagements pris par l’homme du palais Mohamed V, à sa prise du pouvoir (Pas besoin de rappeler le réquisitoire cinglant dressé à cet effet et les promesses faites pour instaurer un ordre nouveau plus juste).
L’objectif de cet exercice qui donne de la sueur froide est, à ne pas en douter, de pouvoir amener une opinion nationale devenue trop exigeante et moins incrédule, à se convaincre de la culpabilité de ces personnalités mises en cause. Ce qui est pour le moment loin d’être une réalité.
Par contre, les sorties du parquet, avec des arguments peu consistants, laissent transparaitre une forte dose de mépris et d’acharnement. Ces actions de mauvais aloi, ont transformé des coupables désignés d’une gestion de qualifiée de bric et de broc, en des victimes d’un régime qui a pourtant juré de se détourner des pratiques qui ont fait la mauvaise réputation du pays.
L’obsession de démontrer le bien-fondé du maintien en prison de ces personnes, risque de discréditer cette très bonne initiative, qui vise à moraliser la gouvernance publique.
Et la CRIEF qui est le moteur de cette noble et exaltante initiative, de par ses démarches de plus en plus décriées, a du mal à rassurer.
Déjà un des accusés, est mort en prison sans qu’il lui soit prouvé, de son vivant, sa culpabilité pour des faits à lui reprochés.
On peut cyniquement redouter d’autres décomptes macabres, dans les mêmes conditions, si le parquet spécial de la CRIEF continue de faire appel contre toute décision de mise en liberté provisoire, prononcée par les magistrats de cette cour spéciale.
Mognouma