Le sang a une fois encore coulé hier, dans notre pays ! Comme toujours le peuple martyr de Guinée en est la principale victime. Devant ces jeunes gens, le plus souvent fauchés à la fleur de l’âge, nous devons enfin faire une introspection, nous acteurs politiques, société civile, gouvernants et autorités militaires. Ces morts traduisent notre PROPRE FAILLITE.
Je le disais il ya quelques jours sur la RTG, qu’il serait une grosse erreur de faire croire au CNRD qu’il peut gérer cette transition de façon solitaire et cavalière, sans associer de façon franchement participative les autres composantes socio-politiques de notre nation aux grands chantiers transitionnels, quels que soient l’objet de nos divergences. Toutefois, je suis encore sidéré d’entendre toujours certains acteurs politiques et civils encourager une telle démarche d’exclusion auprès de nos autorités qui jusqu’à preuve de contraire, sont animées d’une bonne foi pour mener ce navire vers le port de la démocratie.
Une transition se doit d’être inclusive et consensuelle pour qu’elle soit apaisée, pas besoin d’une médiation internationale pour comprendre cela si nous guinéens, nous sommes de bonne foi.
À la question du journaliste de savoir ce que je pensais des manifestations, j’avais donné ce conseil sincère au CNRD et au gouvernement, conseils que je maintiens encore : « chercher à tout prix à étouffer les manifestations en oubliant les causes des manifestations, c’est chercher à casser le thermomètre en voulant baisser la fièvre. Il faudrait plutôt, de façon pédagogique et préventive s’attaquer aux causes profondes qui engendrent les manifestations, qui elles-mêmes naissent des frustrations. D’où la nécessité d’un dialogue franc et sincère et inclusif, autour de toutes les questions qui fâchent… »
AUCUN PROCESSUS HUMAIN NE PEUT PROSPÉRER DANS LE FLOU ET DANS L’EXCLUSION.
En attendant, le sang a encore coulé hier, semant encore le doute et la désolation chez un peuple qui s’était pourtant remis à espérer après le 5 septembre 2021.
À mes frères du CNRD, du gouvernement, de la classe politique et de la société civile, ressaisissons-nous pendant qu’il est encore temps et allons vers un dialogue franc, direct et sincère pour un retour apaisé à l’ordre constitutionnel.
Repos éternel aux victimes, meilleure santé aux blessés et que Dieu benisse la Guinée et les guinéens !
Par Siaka Barry.