C’en est terminé ou presque avec le bal des apparences. Les signaux d’une défiance réelle, étaient perceptibles avec les discours qui se sont très vite radicalisés.
L’épreuve de force tant redoutée sévère désormais inévitable. Les acteurs décident de ne plus s’en priver pour davantage marquer leur opposition à une junte qui ignore leur existence, dans la gestion d’une transition à laquelle ils s’estiment indispensables, pour la mener à bien.
Apparemment, ils sont désormais prêts à en découdre, quoi qu’il advienne, avec les tombeurs d’Alpha Condé qui, lui-aussi, avait été défié tout le temps qu’il a passé au pouvoir. C’est un cirque loufoque avec les mêmes, pour les mêmes revendications.
On accuse la métamorphose de la junte de laquelle on espérait une autre façon de conduire les affaires du pays, pour justifier leur nouvelle posture.
Eux, qui avaient pourtant naïvement et prématurément adoubé, applaudi et défendu l’ennemi d’aujourd’hui, à cause du discours de rupture et du geste traditionnel, inhérents à toute accession au pouvoir par la force, celui de faire libérer des prisonniers politiques.
Le duel sur fond d’affrontements s’annonce. Il oppose sur la forme et officiellement le FNDC aux militaires au pouvoir en Guinée.
Mais sur le fond, c’est en réalité une guerre par procuration que toute la classe politique, plutôt tous les acteurs politiques significatifs du pays, ont décidé, pour leur survie, de mener contre le CNRD.
Pour preuve, depuis l’annonce de ces premières manifestations, prévues le 23 juin 2022, les politiques qui ne sont pourtant pas à l’initiative de cette action, encouragent et accompagnent la dynamique.
C’est le cas notamment dans le parti dirigé par El Hadji Cellou Dalein Diallo, ce leader convaincu d’être persécuté et victime d’acharnement.
Là-bas, on prie l’Eternel pour la réussite d’une manifestation, encore une fois, dont ils ne sont pas initiateurs.
C’est alors nourrir l’espoir qu’au finish, le Président du parti, puisse échapper au tragique sort imposé aux anciens dignitaires du régime déchu. Ce qui lui fait courir le risque de ne pas compétir pour la prochaine présidentielle.
A la différence de Cellou qui est appelé à s’expliquer sur un dossier qui date cependant de Mathusalem et dont on peut logiquement discuter de l’opportunité de la poursuite, Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané et autres, eux, par contre, subissent déjà par la volonté antique de régler des comptes et/ ou de les mettre sous cloche. Car, jusqu’à ce jour, ces derniers n’ont été cités dans aucun dossier, du moins officiellement.
Eu égard la situation de crise que traverse le pays, ce, en grande partie due à l’obsession de la junte de faire dans le déni et dans le mépris des autres, les manifestations de rue, restent désormais la seule alternative plausible.
Elles consistent de toute vraisemblance, à chauffer la tanière pour attirer des regards de l’extérieur, nécessaires, pour amener le pouvoir militaire à reconsidérer sa position de non concession et de non consultations des acteurs socio-politiques. Sachant bien que la communauté internationale sollicitée à faire prospérer cette action, selon les coulisses des rencontres, n’a pas une bonne impression des militaires Guinéens.
Reste à savoir si les manifs annoncées qui devraient amener l’extérieur à durcir sa position fera florès. Déjà, au RPG, on n’est pas dans la même logique.
Faire sans ce parti, qui veut faire échec à l’initiative du FNDC considéré comme étant la raison de leur départ forcé du pouvoir , c’est en soi douter de l’efficacité en marche.
Mognouma Cissé