Le projet de construction d’un siège pour le Fonds d’Entretien Routier qui est d’utilité publique pour rendre malléables les travaux des routes, remonte à plusieurs années. Pour répondre aux normes et les les textes réglementaires, un appel d’offres a été lancé pour la construction d’un immeuble avec une exigence de pré-financement pour le promoteur. C’est dans cette situation qu’un promoteur immobilier, « les Ets S.M SANKARAN », a alors proposé l’acquisition d’un complexe immobilier en construction sur un domaine de 200 m² sis à Camayenne avec un immeuble R+6 avecun duplex R+2. C’est ainsi que le prix de l’acquisition du complexe immobilier et ses équipements ont été convenus pour 85 Milliards GNF et ce, après évaluation et discussion sur le prix. De là, le projet a été soumis au Conseil d’Administration qui l’a validé expressément suivant un procès verbal. Un montant a été conclu avec des modalités de paiement sur une année. Et tous les titres de propriété sont ainsi établis au nom du FER. Une partie de la propriété est aussi mise en location avec une entreprise publique pour un loyer annuel d’un (1) milliard GNF.
Durant les deux dernières décennies, le FER est l’un des rares services publics à se doter de son propre siège alors que l’Etat dépense des centaines de Milliards en location par an. C’est en Janvier 2021 que le FER, qui était en location depuis sa création en 2004, a déménagé dans son nouveau siège. Ce déménagement a ainsi mis fin au payement de montants importants pour le loyer de la Direction.
Mais dès le mois de février 2021, des forces occultes se sont levée pour s’attaquer à ce projet par des rapports complètement faux, montés de toutes pièces, juste pour tenir l’image des porteurs du projet. C’est ainsi que le Chef des Services Spéciaux a écrit au Président de la République pour incriminer le FER qui aurait selon lui aménagé dans un bâtiment de narco-trafiquant.
À cette époque, des explications et des documents vérifiables ont été fournis, mais les manœuvres ont continué.
Bizarrement, comme un règlement de compte et sans aucune enquête préliminaire, sans qu’une seule fois le FER ne soit mis en cause dans la centaine de dossiers évoqués depuis la prise du pouvoir par le CNRD, l’ex Directeur Général est convoqué par la CRIEF le 23 février 2022, sans même lui signifier ce dont on le reproche. Lors de cette première comparution devant la chambre d’instruction, l’ex Directeur Général est immédiatement mis sous mandat de dépôt.
Suite à l’appel contre cette abusive détention préventive, la chambre de contrôle statue en accordant une liberté provisoire assortie d’une caution de 30 milliards de francs guinéens, la caution la plus élevée il faut le rappeler de l’histoire judiciaire de la Guinée.
Le Procureur Spécial a requis une caution de 40 Milliards, la moitié du prix de l’immeuble, comme si l’ex Directeur Général Souleymane Traoré était propriétaire du domaine et de l’immeuble et la Chambre de Contrôle, l’a quasiment suivi.
Logiquement, Monsieur Souleymane Traoré a été présumé coupable avant sa première comparution et les Magistrats qui le maintiennent depuis 1 mois en détention préventive, sans même aborder une seule fois, le fond du dossier, n’ont cessé de lui montrer sur les deux seules audiences, que sa condamnation avant tout examen du dossier.
Cheick TOURE