Voir mordicus un sien au pouvoir a toujours empêché nos populations d’élire les méritants, par une distorsion de leur bon sens due à la désinformation par les discours ethniques. Ceci à occulté la notion de « vote utile », qui consiste à faire un choix électoral responsable qui transcende les penchants subjectifs.
Le peuple peu informé des véritables enjeux et de la réelle portée d’une élection est pris en otage et abusé par des politiciens cyniques avides de pouvoir et sans projet de société.
En lieu et place d’une campagne électorale sur base de programmes de gouvernance, la culture de l’ethnocentrisme, de la violence et du repli identitaire se sont érigés en moyens de persuasion pour attirer le maximum d’électeurs.
Le peuple victime inconsciente, continue de subir, en confiant la conduite de sa gestion publique à de moins valeureux. Ceci nonobstant son niveau de pauvreté abyssale par de piètres gouvernances d’une élite thuriféraire, qui a auparavant trahi sa confiance après l’octroi de leur vote sur base erronée ethnicisée.
La politique telle que pratiquée en Guinée est loin de sa noble essence, d’éthique et de déontologie de<<l’art de gérer les affaires de la cité>>. Ici elle est perçue d’une part comme un moyen de subsistance. D’autre part des criminels à « col blanc », qui sont ou ont été au cœur de scandales de corruptions ou de détournements de deniers publics s’en servent pour redorer leur blason.
En cette période cruciale de l’histoire de notre pays, cette énième transition doit nous servir de tremplin, pour bâtir des institutions fortes et crédibles, qui garantiront les choix politiques des uns et des autres, sur la base des projets de société que proposent chaque candidat comme dans toute démocratie réelle.
Les élections présidentielle, communale et législative sont un pan de la démocratie, qui donnent l’occasion à chaque citoyen d’élire un candidat de son choix, mais aussi un moyen de sanction à travers les urnes.
La scène politique animée par certains politiciens, qui jadis étaient dans les grâces du pouvoir y trouvent un refuge prisé pour être à l’abri du principe de reddition des comptes.
La désinformation, la manipulation des consciences par des indélicats bandits à col blanc, restent d’actualité. Ces facteurs maintiennent les populations dans leur perpétuelle erreur d’accorder leur vote à ceux qui sont responsables de leur indigence, leur paupérisation. Ceci doit nous interpeler, afin que ce énième rendez-vous électoral, que cette transition nous apportera ne soit pas raté, par des choix laxistes erronés ethnicisés.
Il est nécessaire et impérieux de repenser la chose politique, dans sa pratique car elle est prise en otage et le peuple avec par des pseudos leaders obnubilés par l’appât du gain, qui font de la division ethnique et les discours du même genre leur credo. Ils ne cessent de distiller des théories et messages nauséeux comme : «C’est notre tour », à leurs militants, comme si le pouvoir s’acquerrait à tour de rôle ethnique.
Au regard de la situation socio- politique de notre pays, le choix des Hommes devra faire fi de leur appartenance ethnique et obéir essentiellement à la culture du mérite.
Au demeurant la cour de répression des infractions économiques et financières vient ainsi à point nommé. Dans un contexte de méli-mélo politique où même les plus avertis ne savent plus, qui mériterait réellement de conduire les destinées de la Guinée.
Certainement cette institution nous permettra d’élucider toutes les pratiques de malversations, de corruptions qui ont « plombées » toutes nos chances de développement. L’action d’élucider ces « crimes économiques », mettra à l’abri notre peuple de ces prédateurs pseudo-politiques. Ainsi l’on bâtira un système politique plus vertueux à même de nous rassembler et nous assurer de votations plus conformes aux vœux de nos populations, pour de meilleurs lendemains.
Kader Diaré
Juriste publiciste en service au Projet d’Appui au Développement Agricole.