Nous avons appris avec un grand étonnement que le ministre des Affaires étrangères, monsieur Morissanda Kouyaté, a déclaré que la mission ONU-Cédéao actuellement à Conakry n’était là que pour rencontrer les autorités de transition et non les partis politiques et les organisations de la société civile.
Une telle déclaration nous surprend. Nous nous demandons sur quoi elle se fonde. Les missions des organisations internationales sont destinées à faire le point sur la situation du pays et à discuter des perspectives, notamment la publication du chronogramme de la transition, le projet de Constitution et l’organisation des élections.
Ces missions sont destinées à rencontrer tous les acteurs du processus, et pas seulement les autorités en place. Rappelons que le gouvernement n’a pas de légitimité électorale, il se doit donc de composer avec l’ensemble des forces de la nation. Le rôle d’un gouvernement n’est pas de décider qui peut et qui ne peut pas rencontrer les missions internationales. Ce sont à ces dernières d’évaluer qui sont les interlocuteurs avec qui elles jugent bon d’échanger.
Le gouvernement est certes le garant de la charte de la transition et du bon déroulement de la transition. Pour autant, il doit comprendre que la Guinée n’est pas une dictature et qu’il ne peut pas décider de tout, tout seul.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC
MEMBRE DU RÉSEAU AFRIKKI NETWORK