Le délai de la transition ne relève de la compétence du cnt, mais des Partis politiques et du CNRD à transmettre au CNT pour voter.
Le Président de la transition a récemment parlé du dialogue national qui aura lieu au cours du premier trimestre 2022 ; au point qu’on se demande à quoi auront servi les multiples rencontres organisées à l’hémicycle du Palais du peuple à l’occasion des quelles le Président a personnellement écouté toutes les composantes de la Nation y compris les représentations de nos compatriotes à l’étranger et a reçu un memorandum de chacune d’elles.
Le CNRD se doit d’utiliser rationnellement le temps de la transition démocratique qui est limité. Il lui appartient, avec son gouvernement, de tirer une conclusion de ces mémorandum et réflexions reçus et qui compilent l’essentiel des préoccupations nationales.
L’article 77 de la Charte unilatérale stipule que « le délai de la transition sera fixé par le CNRD et les forces vives ».
Les forces vives de la nation est un terme employé pour la première fois en 1982 par le Président François Mitterand. L’expression désigne les citoyens et regroupements de citoyens contribuant à améliorer la société par la vigueur de leurs engagements quels qu’en soient les secteurs politique, social, environnementale, recherche, etc.
En conséquence, ce n’est pas le cnt qui représente les forces vives, c’est plutôt les partis politiques en tant que mandataires du peuple de Guinée.
Il faut faire en toute logique, l’économie des assises nationales dans le chronogramme de la transition.
Le CNRD, le gouvernement et le CNT,en collaboration étroite avec le Collectif des Partis politiques, doivent reposer leurs actions sur trois axes prioritaires :
1- L’amendement de la constitution, la mise en état du fichier électoral, le consensus et la mise en place de l’organe de gestion du référendum et des élections nationales ;
2- Assurer la continuité de l’État, poursuivre les projets et programmes de développement qu’ils ont trouvé en cours notamment dans les services sociaux de base ;
3- Préserver les acquis en termes de paix, de stabilité et de coexistence pacifique des populations.
Par rapport aux spéculations sur le Mali et le Tchad, leur situation est très différente de celle de la Guinée.
Le Mali est un pays balkanisé, en guerre avec des régions en désir de cessesion, occupé depuis plus d’une dizaine d’années par des milliers de soldats de forces armées étrangères face à des forces terroristes et criminelles. Des régions entières hors contrôle du pouvoir central qui peine à maintenir l’ordre dans sa capitale.
Le Tchad qui, bien qu’en guerre également contre la rébellion avec beaucoup de zones hors contrôle, a réussi à cadrer sa transition dans une durée de 18 mois.
La transition guinéenne n’a rien de commun avec celle de ces deux pays.
En Guinée c’est juste une action de rectification ou de redressement.
Nous espérons que le CNRD et le gouvernement voudront se faciliter ce travail en s’ouvrant à la classe politique pour assurer un retour du pays à l’ordre constitutionnel et mettre fin ou éviter l’isolement diplomatique et financier de la Guinée.
Elhadj Dembo Sylla
Juriste/Diplomate/Politique