Selon une source proche du dossier, le ministère guinéen des mines a mis le holà sur les manœuvres insidieuses et parallèles concernant l’affaire AGB2A et les Chinois de SD Mining. Les autorités guinéennes semblent résolues à sauver un nouveau fleuron de l’industrie minière du pays.
Selon notre source, le ministère des mines « pousse au retour à la table de négociations entre les deux parties ». Des responsables d’AGB2A ont dénoncé dans un communiqué cinglant publié le jeudi 23 décembre 2021 des « manœuvres illégales » et une campagne de presse négative visant vainement à ternir l’image des dirigeants de la société et perturber ses activités.
AGB2A a souligné les manquements de son partenaire SD Mining dans son communiqué, notamment au niveau du respect de réglementation régissant le secteur minier.
« Les deux parties semblent favorables à ces négociations, malgré des débordements médiatiques inutiles après les succès récents du consortium », a indiqué notre source.
Il semble qu’une crise de confiance a été créée de toutes pièces par la volonté de chacune des entités de s’affirmer. Les Guinéens ayant progressivement été capables de prendre en charge tous les segments de la production et de la logistique sur plusieurs nouvelles zones mises en exploitation ainsi que de négocier directement avec les plus grosses raffineries (Chalco, Xinfa), sans intermédiaires.
« Ce qui est clair, c’est que les Chinois avaient des difficultés à accepter que des Guinéens puissent avoir des postes de responsabilités et un leadership commercial. Ils ont engagé un bras de fer dont le but était de maintenir un contrôle sur les marges et pour cela ils étaient prêts à aller jusqu’à la dislocation du projet », commente une autre source.
Malheureusement, il est plus facile de détruire que de construire dans un domaine aussi fermé que celui de la bauxite où les nouveaux producteurs sont rares et fragiles. Demandez à la société Alufer, aujourd’hui plongée dans des problèmes très difficiles à surmonter…
AGB2A est contrôlé à 58% par des intérêts exclusivement guinéens. C’est la seule entreprise minière sous le contrôle des Guinéens qui évolue sur le territoire national.
Les autres 42% restants sont détenus par les Chinois SD Mining dont une partie des actionnaires est à l’origine de tout ce raffut qui a fait flop devant les tribunaux. Une fois le trop plein d’aigreurs vidé, le bon sens doit revenir. Le mérite du succès actuel est clairement partagé. Pas facile d’accepter que l’élève rattrape celui qui se croyait le « maitre »…
Halima Camara pour Médiaguinee