Le comité national pour le rassemblement et le développement, entend bien rester dans la logique de la définition de son sigle. Peut-être un miroir aux alouettes. Mais vraisemblablement, le CNRD va vite, et même un peu trop vite. Et parfois avec beaucoup de fioritures sur les chantiers que les nouvelles autorités estiment sûrement pouvoir leur garantir une grande légitimité dans un pays longtemps martyrisé à cause de la mauvaise gestion.
En effet, les militaires sont acclamés quand ils envoient les gens à la retraite pour laisser de la place aux jeunes dans l’administration. Ils le sont davantage quand ils vont créer la Cour de répression des infractions financières pour la traque des délinquants financiers.
Pour y parvenir, ils ont fait sauter le verrou du privilège de juridiction qui protégeait jusque-là, une catégorie de personnes qui se sont révélées pourtant, pour la plupart très mauvais gestionnaires.
Le CNRD jure aussi de décapiter l’administration. Ça a tout l’air d’une épuration de tous les cadres qu’ils ont trouvés sur place, indépendamment des capacités de ces derniers à pouvoir être utiles à leurs services respectifs.
Cette autre action en cours, perçue par les spécialistes comme étant trop dangereuse pour une administration dans laquelle les compétences ne courent pas les rues, est aussi bien acclamée par une certaine opinion. Cette dernière, hélas, voit dans ces agissements le démantèlement salutaire d’un système qu’elle a répugné.
Le Président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya , à pas pressés, veut donc cocher toutes les cases. Une sagesse nous apprend pourtant que ‘’qui trop embrasse, mal étreint’’.
D’un avis mieux partagé, cela ne fait généralement pas bon aloi avec la volonté d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel à la suite d’élections libres et transparentes.
Pour preuve, jusqu’ici, il n’y a encore aucun calendrier de la transition. Pire, le CNT, l’organe politique central du poncif refondation de l’État, tant souhaitée par les nouvelles autorités, et qui a la mission d’élaborer le chronogramme, n’est toujours pas mis en place.
Et la grande difficulté, c’est quand les interlocuteurs paraissent comminatoires, au lieu d’apporter une réponse à ces interrogations.
Malgré tout, les politiques continuent leur sempiternelle liturgie dont chacune des antiennes est connue d’avance.
Dans ces conditions, il n’est pas certain de voir la CEDEAO sonner la fin de l’embrouillamini quand les acteurs concernés qui se montrent accommodants de la situation, ne s’en plaignent guère. Sauf si le cas malien édulcore l’optimisme des Présidents de l’organisation sous-régionale sur le climat de compromission en Guinée.
A cet effet, réunis en sommet extraordinaire, dans 48 heures, ces chefs d’État peuvent être alors menaçants.
Mognouma