Si nous avons été profondément attristés d’entendre ou de lire sur les réseau sociaux, les médias et autres canaux d’informations, un présumé détournement spectaculaire de deux cent milliard de nos francs avec la situation de précarité dans laquelle vivent des millions de nos compatriotes, mais le syndicalisme incarné par le gouvernement à travers son communiqué de soutien à la ministre concernée sans engager au préalable aucune action de vérification tangible, nous semble être très curieux et même plus dangereux au moment où le Président de la République semble faire de la lutte contre la corruption son désormais cheval de bataille.
Alors, pourquoi le gouvernement n’aurait pas attendu que l’Inspection générale en charge des finances publiques ou toute autre Institution Républicaine habilitée à faire le contrôle de l’action du gouvernement ne fasse la situation de façon objective, avant d’accorder son bulletin de saine gestion à la Ministre dans une solidarité jamais vue ou entendue avec des menaces même contre ceux qui diront le contraire ? Mais pourquoi une telle célérité gouvernementale de soutien à la Ministre en lieu et place d’un communiqué qui aurait pu juste dire à la population que bien que n’ayant connaissance d’une telle situation, le gouvernement prendra toutes les mesures au regard de l’intérêt que le Président accorderait à la lutte contre la corruption, ainsi que la gravité de l’accusation afin d’engager une enquête sérieuse, voir même avec un cabinet privé, pour établir les faits ?
Mais pourquoi menacer les médias qui en parlent ou qui seraient à l’origine de l’information, alors que la personne accusée à toute la possibilité de faire valoir son droit de citoyen contre l’auteur de l’accusation devant les juridictions compétentes ?
Depuis quand le gouvernement serait devenu la défense directe à la cause d’un citoyen, ne serait qu’une Ministre, en lieu et place des services habilités ?
Voilà autant de préoccupations et de zones d’ombre à élucider qui font que l’État doit faire de cette affaire de toute urgence la garantie morale et politique à la déclaration du Président sur sa volonté de lutter contre la saignée financière que la corruption fait subir à notre pays. Pourquoi pas l’Assemblée Nationale si elle est soucieuse d’assumer l’une des responsabilités phares pour lesquelles les députés qui la compose sont élus!
Pour le reste, engagés à ne pas laisser passer dans les mots de telle situation, nous comptons sur la sagesse de l’Assemblée Nationale et l’Inspection Générale des Finances Publiques, ainsi que toute autre Institution Républicaine habilitée pour tirer au clair cette situation en dehors de tout syndicalisme de solidarité ou acte de règlement de compte.
Enfin, nous espérons que le gouvernement comprendra en toute responsabilité, la justice et l’engagement derrière ce cri de cœur citoyen face à la gestion des ressources publiques.
Abdoul Lah Sacko
Président du Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry (CROSC-Conakry)
Coordinateur Général du Réseau CoJeLPaiD (Convergence des Jeunes et Leaders pour la Paix et la Démocratie)