La Culture, comme le fait remarquer le Camarade Ahmed Sékou Touré, Secrétaire Général du Parti Démocratique de Guinée et premier Président de la République de Guinée, en tant qu’expression et résultats des rapports entre l’homme et la société, entre l’homme et la société d’une part et la nature d’autre part, se retrouve chez tout peuple et demeure inhérente au processus même de la vie. Partout où se déroule une vie consciente, fleurit une culture. La Guinée doit son existence en tant que nation affirmée et souveraine à la culture.
Pour rappel, le 28 septembre, la Guinée vote massivement NON au référendum, et obtient officiellement son indépendance quatre jours plus tard, le 2 octobre. Ainsi elle devient le premier État d’Afrique francophone à se libérer du joug colonial, et le deuxième de tout le continent noir, un an après le Ghana. Cette indépendance est vécue comme une humiliation par les Français. Ils quittent la Guinée en emportant tout ce qu’ils peuvent ; l’objectif : pousser Sékou Touré à céder et à revenir dans le giron de la France. Le pays est exsangue, mais le Président guinéen choisit de poursuivre la voie panafricaine qu’il promeut depuis ses débuts en politique, et se tourne donc vers le Ghana de son ami Kwame N’Krumah.
Pour redorer la fierté nationale, Sékou Touré décide de miser sur la culture locale.D’où la naissance et la prolifération des orchestres, ensembles et théâtres nationaux dont le rôle était tout tracé : servir d’ambassadeurs pour faire rayonner l’image de la République de Guinée partout en Afrique et dans les pays amis principalement du bloc communiste. Grâce à la politique culturelle aussi idéologique que volontariste souhaitée par le président Sékou Touré, la Guinée fut un véritable modèle pour de nombreux pays africains et mondiaux.
Le Syli Orchestre National, l’Orchestre de la Paillote (futur Kélétigui et ses Tambourinis), l’Orchestre du Jardin de Guinée (futur Balla et ses Balladins), les ballets africains qui ont mis en avant des musiciens et chanteurs comme le griot Sory Kandia Kouyaté, le horya Band, le Bembeya Jazz National, super Boiro band, les amazones de Guinée etc… ont porté haut le tricolore national en raflant tous les prix lors des festivals artistiques organisés dans les quatre coins du monde entier. La voix de la révolution et le Syliphone ont largement contribué à la promotion et aux succès enregistrés de ces soldats de la culture. Malheureusement avec l’avènement des militaires au pouvoir en 1984, cette période faste de la culture africaine de Guinée a commencé à décliner jusqu’à tomber dans un oubli assourdissant. Malgré des efforts, la nouvelle génération éprouve toutes les peines à porter l’héritage cet heritage fièrement laissé par ses devanciers.