MSPC – Guinée 1
REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE
Destinataire
Copie
Samira Daoud. Amnesty International. Bureau Régional de
l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Expéditeurs Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile de la
République de Guinée
Date 18/09/2020
Objet : V/Réf : AFR 29/2020/003
Madame, Monsieur,
Nous accusons réception de votre document référencé en objet par lequel vous partagez
avec nous les résultats de la recherche menée par votre organisation en nous accordant
un droit de réponse. Nous vous en remercions.
Cependant les assurances que vous donnez quant à la méthodologie employée et les
personnes et instances consultées pour parvenir à vos conclusions, ne nous paraissent
pas garantir une vision neutre et objective de la situation.
En effet, parmi tant d’autres affirmations contestables, l’une de vos premières
interpellations nous demande de réagir à partir d’un postulat péremptoire et gratuit :
« le port et/ou l’utilisation d’armes à feu par les forces de défense et de sécurité lors
d’opérations de maintien d’ordre, dans des circonstances contraires au droit
international…. ». Il est dès lors évident que le reste de nos échanges se fera sur la base
d’un réquisitoire exclusivement à charge contre notre gouvernement et que nos
réponses ne constituent qu’une formalité administrative destinée à compléter votre
démarche.
Vous trouverez néanmoins ci-après, une synthèse des informations relatives aux
événements qui se sont déroulés en Guinée en 2019 et 2020, relativement aux troubles
sociopolitiques qui ont entouré la campagne puis l’adoption de la nouvelle constitution.
Les réponses à vos interpellations y sont évoquées.
1. Du contexte sociopolitique relatif au maintien de l’ordre en Guinée
2
1.1. Dès sa création, le FNDC s’est inscrit dans une logique insurrectionnelle
et de renversement par la violence des autorités légitimes du pays et s’est
donc systématiquement employé à défier l’autorité de l’État et remettre
en cause les institutions républicaines. Depuis la fin de l’année 2019, ses
leaders ont clairement et publiquement affirmé ne plus vouloir se
conformer au cadre légal en Guinée pour revendiquer leurs droits et ont
régulièrement incité leurs militants à s’attaquer aux institutions
républicaines :
§ Le 19 octobre 2019, Monsieur Ousmane Gaoual Diallo1 a déclaré à
Paris : « Alpha Condé a exprimé le souhait de mourir président ; on
va l’aider. Mais ça sera avant 2020. Car il n’est pas interdit de tuer
des présidents… » 2
§ Le 6 janvier 2020, au cours d’une conférence de presse, les leaders
du FNDC annoncent publiquement que leurs manifestations ne
seront plus pacifiques3
.
§ Le 16 février 2020, Monsieur Saïkou Yaya Barry4 déclare : « Ces
gens cagoulés5 sont des tortionnaires préparés par le régime d’Alpha
Condé. Il faut brûler ces gens et les tuer, parce que ce sont des horsla-loi… »6
§ Le 29 février 2020, Monsieur Abdourahmane Sanoh7 déclare : « …
le FNDC demande le départ immédiat et sans conditions de
Monsieur Alpha Condé du pouvoir pour parjure et haute trahison »8
1.2. En application de ces différentes déclarations, des actes de violences
organisées ont été alors enregistrés, particulièrement à Conakry et dans la
région de la moyenne Guinée, fief de l’opposition radicale, avec
d’importants dégâts matériels et humains.
1 ex-député, membre du Conseil politique et responsable de la communication de l’UFDG, membre du
FNDC
2 https://conakryinfos.com/2019/10/27/ousmane-gaoual-alpha-veut-mourir-on-va-laider-car-il-nest-pasinterdit-de-tuer-des-presidents-video/
3 http://soleilfmguinee.net/manifestations-le-fndc-demande-aux-populations-de-sapprovisionner-en-denreesdici-le-13-janvier-prochain/
https://letemoin.info/2020/01/06/conakry-finies-les-marches-pacifiques-le-fndc-appelle-a-une-autre-forme-deprotestation-des-le-13-janvier/
4 ex-député, membre du bureau politique de l’UFR, membre du FDNC
5 Sous-entendu les agents de la Police judiciaire (Brigade de Répression du Banditisme) en opérations
6 https://www.guinee7.com/saikou-yaya-de-lufr-accuse-alpha-conde-dentretenir-des-gens-cagoules-quil-fautbruler-tuer-et-ce-sera-une-legitime-defense/
7 Président de la PCUD, Coordinateur du FNDC
8 https://guineeenmarche.com/2020/03/01/urgent-le-fndc-demande-le-depart-sans-delai-du-president-alphaconde/
3
§ Il s’agit notamment de la combustion de pneus sur la voie publique,
de déversement d’huile de vidange sur la chaussée causant de
multiples et graves accidents, de l’incendie de véhicules privés et de
citernes de transport de carburant, de tirs avec arme à feu sur un
camion-citerne stationné dans une station-service et d’autres actes de
vandalisme et de sabotage ;
§ Beaucoup plus grave : le 21 mars 2020, à la veille du scrutin, grâce à
la vigilance de la population, un véhicule piégé avec des grenades a
été désamorcé de justesse sur une station-service9
. L’un des deux
auteurs qui s’apprêtaient à activer la charge explosive a été interpellé.
Ce dernier a expliqué avoir été payé par le FNDC pour faire exploser
ce véhicule de manière à dissuader les citoyens d’aller voter le
lendemain10.
1.3. Cette volonté de remettre en cause l’ordre républicain a atteint son point
culminant lors du double scrutin du 22 mars 2020, ce qui a entraîné la
plupart des poursuites judiciaires dont il est question dans votre
correspondance.
En effet, le dimanche 22 mars 2020, jour des élections législatives et du
référendum constitutionnel, le FNDC s’est employé de manière violente
à empêcher les citoyens guinéens d’aller voter : attaques des bureaux
de vote, attaques des domiciles des présumés partisans du pouvoir, tirs
avec armes à feu sur des citoyens en train de voter, dégradation d’édifices
publics, provocations et attaques contre les forces de sécurité,11 etc.
1.4. Il est établi que la seule entité qui avait un intérêt à ce qu’il y ait des
violences au cours de ces élections est le FNDC, conformément à son
modus operandi. A ce titre, voici les déclarations12 des principaux leaders
de ce mouvement trois jours avant le scrutin (19/03/2020) :
9 https://www.guinee7.com/exclusif-voici-comment-les-artificiers-de-larmee-guineenne-ont-neutralise-unvehicule-piege-a-la-station-de-dixinn-videos/
10 https://www.guinee7.com/lhomme-qui-voulait-faire-exploser-dixinn-pour-empecher-le-referendum-regrettesincerement-et-demande-pardon-a-la-population-guineenne/
11 https://www.voaafrique.com/a/l%C3%A9gislatives-et-r%C3%A9f%C3%A9rendum-en-guin%C3%A9edeux-scrutins-perturb%C3%A9s-par-des-violences-/5341393.html
https://www.france24.com/fr/20200322-en-guin%C3%A9e-des-violences-perturbent-la-tenue-dur%C3%A9f%C3%A9rendum-constitutionnel-et-des-l%C3%A9gislatives
12 https://www.facebook.com/frontnationalGN/videos/2457628981233882/
https://www.facebook.com/frontnationalGN/videos/501305400535798/
https://www.facebook.com/frontnationalGN/videos/271796827159823/
4
§ Sydia Touré13 : « Nous devons nous lever pour empêcher qu’il y ait des
élections le 22…et faire en sorte qu’il n’y ait même pas de vote »
§ Cellou Dalein Diallo14 : « Mobilisons-nous pour l’en empêcher »,
« empêchons la prise en otage de notre démocratie par Alpha Condé »
§ Aliou Bah15 : « continuez la mobilisation sur les dates du 21 et du 22
pour qu’il n’y ait aucune élection sur un mètre carré du territoire
national », …. il faut s’opposer systématiquement à toute activité liée
au processus électoral, y compris le déploiement du matériel électoral »
1.5. Les armes, les méthodes et les personnes interpellées le 22 mars 2020 sont
la preuve des moyens et de la détermination qui ont été effectivement
déployés pour empêcher le vote. Des voies de faits ont été
systématiquement perpétrées contre les citoyens qui sont allés voter. Un
récapitulatif exhaustif desdites violences dressé par le Ministère de
l’Administration du Territoire et de la Décentralisation est en annexe 3
des présentes. Il a ainsi été dénombré, entre autres :
§ Au quartier Kakimbo à Conakry : tirs au PMAK sur des électeurs et
attaques de domiciles privés ;
§ Au quartier Molatoureyah/Jean-Paul II à Conakry : attaques contre
des électeurs par des assaillants venus de Niariwada avec des fusils
de chasse ;
§ A Ratoma-Kolimodou à Conakry : tirs dans le bureau de vote de
Africof ;
§ Au quartier Wanidara à Conakry : interpellation de deux porteurs
d’armes (Colt 45 et TT 30) et s’apprêtant à s’en servir contre des
bureaux de vote ;
§ Au quartier Fofomerai à Conakry : saisie d’un Colt 43 et d’une arme
de fabrication locale avec leurs munitions. Le propriétaire identifié
et en fuite ;
§ A Tougué, dans la région de Labé : tirs sur les électeurs par deux
partisans de l’opposition, interpellés par la suite et transférés à Labé ;
§ A Dalaba, dans la région de Mamou : destruction d’un institut de
formation ;
§ Dans plusieurs autres localités : destructions et incendies volontaires
de plusieurs bureaux de vote et domiciles de chefs de quartier pour
avoir permis au scrutin de se dérouler ;
13 ex-Premier ministre, ex-député, Président de l’UFR, membre du FNDC
14 Ex-Chef de file de l’opposition, Président de l’UFDG, membre du FNDC
15 Président du MODEL, membre du FNDC
5
1.6. Toutes ces violences et les procédures judiciaires qu’elles ont occasionné
résultent des actions du FNDC pour remettre en cause les institutions
républicaines, braver l’autorité de l’État et empêcher les citoyens guinéens
d’aller voter de façon violente.
Il s’agit sur ce dernier point d’une violation flagrante d’une liberté
fondamentale des citoyens guinéens et des dispositions du Code pénal.
Comme mentionné au point 1.4, cette atteinte grave à un droit
constitutionnel avait été annoncée16 par le FNDC longtemps avant le
double scrutin du 22 mars. Elle a ensuite été assumée et revendiquée les
jours suivant le scrutin. A titre d’exemple et, entre autres revendications,
Monsieur Jacques Gbonimy a ainsi déclaré le 22 mai 2020, au cours d’une
émission radio : « …on a décidé de défendre nos droits et d’en découdre
avec ceux qui tenaient à aller à cette forfaiture…,.donc il a été question
de détruire le matériel électoral ». A la question de savoir pourquoi le
FNDC avait incendié une école, il a répondu : «… Des dispositions étaient
prises pour empêcher le vote à travers les bureaux de vote empêcher le
matériel d’être en place, ainsi de suite. (…) C’est le matériel électoral qui
a été incendié, pas une école. »
1.7. A moins que Amnesty International ne soit uniquement concernée par les
prétendues violations des droits de l’homme provenant du Gouvernement,
il nous semble injuste qu’aucune mention ne soit faite de celles perpétrées
et reconnues par l’opposition guinéenne. D’ailleurs, plusieurs
organisations de la société civile et des représentations diplomatiques
présentes sur le terrain ont explicitement condamné ces violences de
l’opposition guinéenne.
1.8. Les guinéennes et les guinéens qui se sont librement rendus dans les
bureaux de vote le 22 mars 2020 sont des citoyens jouissant de la plénitude
de leurs droits au même titre que les membres du FNDC. Ils entendaient
simplement exercer ce droit le plus élémentaire mais également le plus
fondamental dans une démocratie. Ces personnes-là et toutes celles qui
ont eu à subir les autres violences et exactions du FNDC méritent
également une protection de l’État et des organisations de défense des
droits de l’homme.
2. Des procédures judiciaires en cours :
16 https://afrinews.org/legislatives-2020-lopposition-guineenne-ne-participera-pas-et-promet-de-lesempecher/
6
2.1. En conséquence des graves infractions ci-avant énumérées, la Police
Judiciaire a procédé aux interpellations des personnes suspectées, sur la
base d’indices concordants et de preuves évidentes justifiant leur
incrimination.
Pour rappel, est qualifiée d’arrestation arbitraire toute interpellation qui
n’est pas fondée en droit. Or, les personnes mises en cause dans ces cas de
crimes et délits aggravés ont toutes été interpellées pour des faits établis
et conformément au Code de procédure pénale de la République de
Guinée.
2.2. S’agissant par exemple du cas d’Oumar Sylla17 : il a été arrêté, entre autres
infractions, pour avoir publiquement accusé le Chef de l’État d’avoir
constitué un « escadron de persécution » contre les membres du
FNDC tout en citant nommément une dizaine de personnalités comme
étant membres de cet escadron. Il a ajouté que « les forces de l’ordre
…viennent avec des armes pour tirer sur leurs frères et sœurs ». Il a
également déclaré « avoir les preuves » de ce qu’il avance et a assumé ses
propos lors de sa première comparution en Justice18.
Ces déclarations correspondent à des infractions sanctionnées par le Code
pénal guinéen et seule la Justice guinéenne a qualité pour apprécier si
Monsieur Oumar Sylla, bénéficiant de tous ses droits, doit être retenu dans
les liens de la culpabilité.
A noter que ce prévenu est le frère de l’actuel Chef de file de l’opposition
guinéenne qui s’est lui-même démarqué de ses prises de position
incendiaires.
2.3. Les autres membres du FNDC interpellés le vendredi 06 mars 2020
(Sékou Koundouno19 et Ibrahima Diallo20) l’ont également été dans le
strict respect des procédures judiciaires de flagrant délit. Ils ont reçu la
visite de leurs familles et des représentants du Haut-Commissariat des
Nations Unies aux Droits de l’Homme. Ces derniers ont eu des entretiens
avec eux dans le bureau du Directeur Central de la Police Judiciaire et ont
pu visiter les locaux de garde à vue pour s’assurer de leurs conditions de
séjour.
2.4. La plupart des personnes mises en cause dans le cadre de ces procédures
ont décidé d’adopter une même ligne de défense : les avocats, après leur
17 Responsable à la mobilisation du FNDC
18 https://www.guinee360.com/13/08/2020/tribunal-de-dixinn-fonike-mengue-assume-ses-propos/
19 Responsable des stratégies du FNDC
20 Coordonnateur des opérations du FNDC
7
avoir rendu visite, ont décidé de ne pas assister aux auditions, préférant
attendre leur transfèrement au Tribunal.
2.5. Toujours dans le cas spécifique de Monsieur Oumar Sylla, son avocat, Me
Mohamed Traoré et ses associés (tous membres du FNDC) lui ont dit de
ne faire aucune déclaration à l’audition à la Police Judiciaire sur les faits à
lui reprochés. Il a reçu le 22 Avril 2020 la visite du Ministre de la
Citoyenneté pour vérifier les conditions de sa détention. En sus, le 11 aout
2020, Monsieur Oumar Sylla et plusieurs autres personnes détenues à la
Maison Centrale de Conakry ont reçu également la visite du Ministre de
la Justice.
2.6. S’agissant de M.M Abdourahmane Sanoh, Sékou Koundouno, Alpha
Soumah dit Bill de Sam, Mamadou Bailo Barry et Ibrahima Diallo, chacun
d’eux est sous le coup d’une condamnation à une peine d’emprisonnement
pour manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et
à occasionner des troubles à l’ordre public (article 561 du Code pénal
guinéen). A date, les procédures les concernant sont pendantes devant la
Cour d’Appel de Conakry.
2.7. Quant à Saikou Yaya Diallo21, même s’il a bénéficié des décisions de
remise en liberté, assorties de contrôle judiciaire, il convient de souligner
l’existence d’un pourvoi en cassation contre ces décisions de la part du
Parquet Général de la Cour d’Appel de Conakry. Avant l’examen de ce
recours par la Cour Suprême et en raison du caractère suspensif du pourvoi
en cassation en matière pénale (article 80.5 de la loi sur la Cour Suprême
de Guinée), il est aberrant de soutenir qu’il fait également l’objet de
harcèlement judiciaire.
3. Du respect des libertés fondamentales en république de Guinée :
3.1. Indépendamment de la hiérarchie directe des agents de Police ou de
Gendarmerie qui dispose du premier pouvoir de contrôle et de sanction,
les services de sécurité de la République de Guinée possèdent tous des
instances chargées de veiller au respect de la déontologie. Chaque année
ces différentes instances prononcent des sanctions envers des agents
lorsque des faits avérés sont portés à leur connaissance.
21 Chargé des questions juridiques du FNDC
8
A titre d’information, pour l’année 2019, l’Inspection Générale des
services de Police a enregistré et traité 114 plaintes dont certaines pour
abus d’autorité ou violences contre des citoyens.
De même, le Parquet Général et la Cour d’Appel disposent d’un pouvoir
de contrôle et de sanction sur les actes et procédures des Officiers et
Agents de Police Judiciaire.
3.2. Par ailleurs, pour garantir une bonne administration de la justice et veiller
à la préservation des intérêts des justiciables, une profonde réforme de ce
secteur a permis au Conseil Supérieur de la Magistrature de Guinée de
prendre son indépendance et d’assurer la plénitude de sa mission en
matière disciplinaire. C’est ainsi que depuis 2011, cinquante-deux
magistrats ont été sanctionnés pour divers motifs dont certains pour
violations des règles de procédure22.
3.3. En vertu de ces nouveaux pouvoirs et de cette indépendance, et pour la
première fois en Guinée, des hautes autorités administratives ont eu à
rendre des comptes devant les tribunaux. Il s’agit du Gouverneur de
Mamou, des trois Gouverneurs qui se sont succédés à la tête de la ville de
Conakry, des Préfets de Labé et de Beyla23.
3.4. La même vigilance des tribunaux s’applique aux agents des forces de
sécurité reconnus coupables d’exactions24.
3.5. Enfin, la Justice guinéenne n’hésite pas à acquitter des activistes ou
opposants lorsqu’elle considère que les poursuites engagées contre eux ne
se justifient pas25. En 2020, des membres du FNDC interpellés et déférés
22 https://www.guineenews.org/justice-plusieurs-magistrats-sanctionnes-par-le-conseil-disciplinaire-de-lamagistrature/
23 https://conakryinfos.com/2015/04/11/justice-le-gouverneur-de-mamou-condamne-a-3-mois-de-prisonavec-sursis-3/
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20111201-guinee-le-gouverneur-conakry-condamne-une-peine-symbolique
https://conakryinfos.com/2014/06/14/justice-le-gouverneur-soriba-sorel-cite-a-comparaitre-pour-abusdautorite-et-rebellion/
Justice : Le préfet de Labé condamné à un an de prison avec sursis.
24 https://www.africaguinee.com/articles/2019/02/04/assassinat-de-militants-de-l-opposition-un-officier-depolice-condamne-par-la
https://guineematin.com/2019/06/26/kidnapping-a-conakry-un-gendarme-et-ses-coaccuses-condamnes-a20-ans-de-reclusion-criminelle/
https://guineematin.com/2019/02/05/tortures-dun-detenu-le-commandant-de-la-bac-n8-condamne-a-6-ansde-prison/
25 https://apanews.net/news/acquittement-de-sept-opposants-au-3eme-mandat-dalpha-conde
Kindia : Relaxe pour les 5 membres du FNDC après un procès controversé
9
devant les tribunaux ont été mis en liberté du fait de vice de procédures
par la Chambre de Contrôle de l’Instruction de la Cour d’Appel de
Conakry.
3.6. Il est fondamental de signaler qu’il n’existe pas de prisonniers politiques
ou de prisonniers d’opinion en Guinée. Malgré les appels à la violence
dont ils se sont rendus coupables, les manifestations violentes qu’ils ont
organisées, les témoignages et indices concordants les impliquant dans
plusieurs tentatives d’atteintes à la sécurité nationale, aucun leader de parti
politique n’est emprisonné en Guinée.
3.7. Enfin, les partenaires au développement et les diplomates en fonction dans
notre pays sont les témoins des grandes avancées enregistrées en matière
de droits de l’homme, comme en témoignent les déclarations de l’ancien
ambassadeur des États-Unis26 et son discours lors du 238ème anniversaire
de l’indépendance de son pays : « Dans les années passées en Guinée, un
gouvernement qui se sentait menacé par son opposition recourait à des
allégations de complot, la détention de militants et la répression de la
liberté d’expression. Aujourd’hui, le gouvernement répond par
l’élargissement de la route de Conakry à Coyah, les travaux publics du
barrage de Kaléta, et la signature de contrats miniers transparents ».
4. De la liberté de manifester en Guinée
4.1. Depuis 2011, il y a eu plus de 600 jours cumulés de manifestations politiques
en Guinée. La plupart de ces manifestations ont été autorisées. Même durant
les deux ans de l’épidémie Ebola, l’opposition guinéenne a organisé des
marches de protestations empêchant ainsi la surveillance des malades et de
leurs contacts par les équipes de la Croix Rouge.
4.2. Les manifestations qui ont été interdites l’ont été pour des raisons objectives
d’ordre public qui ont été régulièrement signifiées aux organisateurs. Il
s’agissait notamment du choix de l’itinéraire où du lieu envisagé qui n’étaient
pas appropriés. En effet, pour des raisons exclusivement pratiques,
l’administration du territoire n’autorise qu’exceptionnellement et pour un
trajet réduit, les marches sur la seule autoroute qui dessert l’aéroport national,
le principal marché de Conakry et le Centre des affaires de Kaloum.
26 https://www.guinee7.com/discours-de-s-e-alexander-laskaris-a-loccasion-du-lancement-du-projetpartenaires-pour-la-securite-en-guinee-une-police-au-service-des-citoyens/
10
4.3. Il est important de noter qu’à chaque fois qu’une marche a été interdite ou
qu’un itinéraire a été redéfini par les autorités administratives l’opposition
n’a jamais utilisé les voies de recours judiciaires pour contester la décision
concernée. Pourtant, la Guinée, à l’instar de tous les pays francophones,
prévoit dans sa législation le recours en excès de pouvoir permettant à tout
citoyen d’attaquer devant les tribunaux toute décision administrative qui lèse
ses droits.
5. Des violences pendant les manifestations
5.1. Plusieurs vidéos et images montrent clairement des manifestations au sein
desquelles des personnes, y compris très jeunes, sont munies de couteaux, de
machettes, de barres de fer, de planches cloutées, de frondes et lance-pierres
avec des morceaux de fer à béton pour munitions.
5.2. Des appels explicites à la violence ont été proférés par les organisateurs des
marches. Le leader de l’UFDG allant jusqu’à demander à ses militants s’ils
étaient « prêts à mourir ».
5.3. A l’occasion du scrutin du 22 mars 2020, des partisans de l’opposition ont
carrément utilisé des armes à feu (non seulement des armes artisanales mais
également des armes de guerre) pour s’attaquer aux bureaux de vote, aux
électeurs, aux forces de l’ordre et aux domiciles des partisans du pouvoir.
5.4. Des informations mensongères et des manipulations de l’information ont été
mises en place pour alimenter la victimisation, attiser la colère et nourrir
l’esprit de vengeance des militants de l’UFDG. A titre d’exemple, la fausse
tentative d’assassinat du 23 octobre 2018 contre Cellou Dalein Diallo a été
conçue et menée pour déclencher le plus de violences possible.
5.5. Pour rappel : dans les heures qui ont suivi la déclaration de Cellou Dalein
Diallo, les réseaux sociaux se sont enflammés d’échanges ethnocentristes et
d’appels à prendre les armes. Des émeutes lancées par les militants de Cellou
ont commencé à se développer dans les quartiers et villes favorables à
l’UFDG. Des barrages filtrants ont été érigés sur l’axe Le Prince avec des
critères de filtrage ethniques. La route nationale menant à Labé a été barrée
par des jeunes qui ne l’ont libérée que lorsqu’on leur a donné l’assurance que
Cellou « n’avait rien de grave ». Le 8 novembre, un policier a été tué à
Wanidara, le 17 novembre, un militaire a été lynché à Cosa et deux autres
morts ont été enregistrés chez les civils. Les populations de Kipé se sont
11
organisées pour des représailles contre les auteurs du lynchage du militaire et
l’axe Le prince a fini par être militarisé.
6. De la gestion des manifestations
6.1. A chaque annonce de manifestation, les mesures suivantes sont
systématiquement adoptées par le Gouvernement :
a. L’État-major de l’armée émet un ordre de casernement des militaires
dans les camps (voir annexe 1) ;
b. Un ordre d’opérations contenant explicitement l’interdiction de porter
des armes létales est émis par la Police et la Gendarmerie (voir annexe
2) ;
c. Le Directeur de la Police National émet une circulaire à l’attention de
tous les commandants d’unité pour rappeler l’interdiction aux agents de
porter des armes à feu lors des opérations de maintien d’ordre27 ;
d. Les agents sont fouillés avant de monter dans les véhicules qui doivent
les emmener sur les lieux de la manifestation. Ils subissent également des
contrôles inopinés avec fouille sur le lieu même de la manifestation ;
6.2. Au cours de la manifestation et seulement s’il y a nécessité, seules les armes
conventionnelles de maintien d’ordre sont utilisées (bouclier anti-émeute,
gaz lacrymogène, matraques, jet d’eau)
6.3. A date, 12 policiers et gendarmes ont trouvé la mort lors des opérations de
maintien d’ordre dans les manifestations politiques, dont 6 par balles.
Environ 200 ont été blessés, dont 40 sont aujourd’hui totalement ou
partiellement paralysés.
6.4. Lors de la manifestation du 14 octobre 2019, c’est un gendarme qui a été tué
par arme de calibre 12 dans la ville de Mamou. Le tireur n’a été ni retrouvé
ni identifié, tout comme ceux des 11 autres agents tués.
7. De la prétendue présence de militaires pendant les manifestations
27 https://actuguinee.org/index.php/2019/10/13/importante-note-circulaire-du-directeur-general-de-la-policenationale-et-a-tout-le-personnel-de-la-police-nationale-de-guinee/
https://www.africaguinee.com/articles/2019/10/13/manifestations-en-guinee-general-bafoe-donne-uneconsigne-la-police
12
7.1. A la veille de chaque manifestation un ordre de casernement28 des militaires
est émis par le Chef d’État-major de l’Armée. Des contrôles réguliers et
inopinés de la présence des hommes de troupes sont organisés.
7.2. Exceptionnellement pour les consultations électorales des éléments des
forces armées peuvent être utilisés sous commandement de la structure
chargée de sécuriser les élections. Conformément aux instructions, les agents
de l’Unité Spéciale de Sécurisation des Élections (USSEL), quel que soit leur
corps d’origine, sont désarmés.
7.3. Avant, pendant et après le vote du 22 mars 2020, quelques unités de l’armée
ont été sollicitées par l’Unité Spéciale de Sécurisation des Élections (USSEL)
à titre d’appui logistique, notamment pour transporter le matériel électoral et,
à quelques occasions, pour apporter un appui lors d’interventions contre des
assaillants armés (dans les quartiers de Fofomerai et Kakimbo-forêt), pour
désamorcer un véhicule piégé (le 21/03/20 à Dixinn) ou encore rechercher
des armes (le 23/03/20 à Ansoumanya). A chaque fois, les unités/hommes
mobilisés l’ont été pour emploi sous l’autorité de l’USSEL. L’état-major de
l’armée guinéenne a d’ailleurs déjà eu à s’expliquer sur ces allégations29.
8. Des victimes civiles pendant les manifestations
8.1. Le chiffre donné par l’opposition de plus d’une centaine de victimes civiles
est impossible à vérifier. Il est basé sur un décompte qui ne tient pas compte
de plusieurs facteurs déterminants et qui occulte le fait que la quasi-totalité
des victimes déclarées les jours de manifestations ont été retrouvées en
dehors et même loin des parcours des marches ou des manifestations, donc
du dispositif sécuritaire y relatif.
8.2. S’agissant des rares décès intervenus en pleine manifestation ou à proximité,
trois coupables ont été retrouvés :
28 http://louranews.com/manifestation-du-14-octobre-en-guinee-larmee-sommee-de-rester-dans-lescasernes/
https://guineematin.com/2019/10/17/communique-de-letat-major-general-des-armees/
29 https://www.africaguinee.com/articles/2020/03/26/guinee-le-ministere-de-la-defense-nationale-repond-auxaccusations-de-la-fidh
13
– Le 16 aout 2016, Hamidou Diallo est tué alors qu’il était à son balcon
à l’occasion d’une marche de l’opposition. L’auteur du tir mortel a
été identifié comme étant le capitaine de police Kaly Diallo. Il a été
poursuivi et condamné pour homicide involontaire.
– Le 12 mai 2020, des manifestations ont été enregistrées à Friguiadi
dans Coyah. Les soulèvements avaient alors entrainé la mort de 5
personnes. Grâce aux témoignages de plusieurs témoins un élément
des forces de défense appartenant au camp d’infanterie de Coyah a
été interpellé par le Commissariat Central de Coyah30. Le dossier de
la procédure est en instruction au niveau du tribunal à formation
militaire de Kindia.
– Le 22 mars 2020, une femme a été tuée au quartier Cimenterie par un
élève gendarme en faction devant une propriété privée (et non en
position de maintien d’ordre). Grâce aux habitants du quartier, il a pu
être interpellé31.
8.3. Mis à part ces exceptions, et même lorsqu’il y a eu des affrontements entre
manifestants et forces de l’ordre (par exemple en cas de non-respect de
l’interdiction de manifester ou de l’itinéraire), il n’y a jamais de morts
enregistrés sur les lieux des affrontements à plus forte raison sur le
parcours de la manifestation ;
8.4. Malgré l’ouverture systématique des enquêtes, aucun témoignage au niveau
des services d’enquête n’a indiqué le moindre numéro d’immatriculation
d’un véhicule de Police ou de Gendarmerie, aucun signalement d’un agent.
Aucune vidéo, ni photo n’a été produite montrant un agent en train de tirer
sur la foule, ou un manifestant. Certes, certaines rares images ou vidéos
montrant des agents armés existent mais elles montrent des agents isolés, hors
du dispositif de maintien d’ordre et du périmètre de la manifestation et jamais
en train de tirer ou viser un civil. Par ailleurs, elles sont soit impossible à
dater soit impossible à localiser ;
8.5. Sur la centaine de morts déclarés par l’opposition certains sont décédés par
armes blanches, par jets de pierre, par bastonnade ou encore accident de
motos ;
30 https://infochrono.org/2020/09/10/assassinat-de-5-manifestants-a-friguiady-coyah-pour-la-delocalisationde-barrages-un-agent-des-forces-de-defense-interpelle/
31 http://www.visionguinee.info/2020/03/23/damantang-camara-annonce-larrestation-dun-gendarme-apres-lamort-par-balle-dune-dame-a-la-cimenterie/
14
8.6. Alors qu’il n’existe que deux morgues en Guinée (Donka et Ignace Deen), la
quasi-totalité des victimes ont d’abord été déposées dans des cliniques
privées situées dans les quartiers de Ratoma ;
9. Des enquêtes sur les victimes des manifestations
9.1. A chaque décès une enquête est ouverte. Mis à part les cas où la collaboration
de la population est obtenue (Cf. point 8.2) la recherche des auteurs est
rendue très difficile à cause de plusieurs facteurs suivants.
9.2. Il n’a jamais été possible pour les Officiers de Police Judiciaire d’analyser
les scènes de crime puisque les corps sont systématiquement emportés soit
par les familles, soit par les ambulanciers de la Croix-rouge vers des
cliniques privées. Très souvent il a été constaté que les corps ont été
manipulés avant l’arrivée des ambulanciers.
9.3. A ce propos, une protestation assortie d’un avertissement a été envoyée par
le Ministère de la Santé à la Croix-rouge guinéenne pour dénoncer le nonrespect des procédures légales en la matière.
9.4. Une réunion de mise au point avec les responsables (locaux et étrangers)32
de la Croix-rouge a permis de clarifier qu’il n’a jamais été question
d’interdire à cet organisme de secourir des blessés.
9.5. Malgré la présence de plusieurs centaines ou milliers de manifestants, il n’y
a jamais ni vidéos, ni images, ni témoins pour décrire les circonstances dans
lesquelles le crime est intervenu.
10. Les enquêtes sont donc menées dans des circonstances particulièrement difficiles
et avec très peu d’indices pouvant mener à la manifestation de la vérité et à
l’interpellation des auteurs. En revanche, elles révèlent des faits qui méritent d’être
soulignés. A titre d’exemple, l’enquête relative aux 12 décès enregistrés lors de la
marche du 14 octobre 2019 soulève les questions et observations suivantes :
32 Entretiens du 25/02/20 et 26/02/20 avec M. Youssouf Traoré (+224 622302322), Président de la Croix-Rouge
Guinéenne et M. Oualid BECH du CICR Chef des Operations, Chef de Délégation adjoint basé à Abidjan.
15
10.1. Selon les chauffeurs et les responsables de la Croix-rouge, C’est la même
personne, à savoir Dr Mamadou Bella Kola Diallo (membre de l’UFDG),
qui a appelé directement la Croix-Rouge pour au moins 9 des 12 décès
enregistrés. C’est également lui qui avait coutume de les appeler lors des
précédentes manifestations pour venir chercher des cadavres ;
10.2. Les enquêteurs ont cherché en vain à entrer en contact avec ce monsieur pour
savoir dans quelles circonstances il avait lui-même été informé de ces décès ;
10.3. Dans l’impossibilité de le retrouver, les services de police ont analysé ses
relevés d’appels téléphoniques pour non seulement le localiser mais
également vérifier qu’il avait effectivement appelé la Croix-Rouge le jour
des manifestations ;
10.4. Le relevé d’appels démontre que tous les appels vers les ambulanciers de la
Croix-rouge l’ont été à partir de la Terrasse de Dixinn, donc très loin de
l’endroit où les décès ont été enregistrés ;
10.5. Selon les dernières informations recueillies, Dr Mamadou Bella Kola Diallo
se trouve hors de Guinée ;
10.6. Dans le cadre de cette même enquête relative aux décès du 14 octobre 2019,
6 familles des victimes ont été interrogées. Aucune information décisive n’a
été obtenue de ces témoignages. Par ailleurs, les personnes qui se sont
présentées comme étant de la famille se trouvent être très éloignées des
victimes et les connaissent à peine ;
10.7. Il est important de noter que toutes ces familles ont été présentées et
accompagnées par Maître Thierno Souleymane Baldé, Avocat de l’UFDG.
C’est ce même avocat qui au bout de la 6ème famille auditionnée a demandé
aux autres familles de ne plus témoigner sous prétexte qu’il voulait d’abord
que lui soit donné les copies des tous les rapports d’autopsie et les copies des
témoignages des toutes les victimes (ce que la procédure ne permet pas) ;
10.8. Les 5 autres familles seront finalement interrogées directement devant le
Juge d’instruction à qui les rapports d’enquêtes des Officiers de Police
Judiciaires ont été transmis.
11. Les analyses balistiques réalisées sur les 4 balles qui ont été présentées à la Police
scientifique démontrent qu’elles ne peuvent pas avoir été tirées par des Policiers
(cf. Rapport d’enquête en annexe 4).
16
Conclusion :
En tout état de cause, notre Gouvernement a largement fait la preuve de son
engagement à respecter les libertés fondamentales des citoyens de manière générale et,
dans le cas d’espèce, vis à vis des militants de l’opposition.
Les autorités Guinéennes à tous les niveaux, s’activent depuis 2011 à l’instauration
d’un véritable État de droit où chacun a l’obligation de respecter les principes de droit
mais aussi des devoirs vis-à-vis des autres et des institutions Républicaines.
Il est regrettable de constater de la part des organisations de défense des droits de
l’homme une vision figée et une approche unidimensionnelle de la protection des droits
de l’homme et des peuples.
Non seulement les efforts déployés dans l’amélioration de la gouvernance
démocratique ne sont pas reconnus à leur juste valeur, mais, plus préoccupant, la
tendance à systématiquement dénoncer les seuls Gouvernements conforte les
opposants de nos pays dans la conviction qu’ils n’ont aucune responsabilité dans la
promotion et la protection des droits de l’homme.
La situation actuelle en Guinée illustre parfaitement ce déséquilibre. D’un côté une
organisation de la société civile associée à des acteurs politiques qui déclare et assume
publiquement s’affranchir des lois et institutions de la République et qui se livre à des
actes de violences assumés, de l’autre un Gouvernement qui a la responsabilité de
préserver l’ordre public et qui s’attache à le faire dans le respect des lois.
Paradoxalement, c’est le Gouvernement qui se retrouve interpellé et sommé de rendre
des comptes.
En tout état de cause, le Gouvernement guinéen se tient disposé à satisfaire toute
requête pour des compléments d’informations et réaffirme son engagement à collaborer
avec toute institution œuvrant dans le sens de l’ancrage démocratique de nos États.
Le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile de la République de Guinée
MSPC – Guinée 1
REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE
ANNEXES
1. Consignes État-major Armée
2. Extrait Ordre d’Opérations
2
3
4
Annexe 4
5
1
REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION
ACTES DE VIOLENCES DE L’OPPOSITION SUR L’ETENDUE DU
TERRITOIRE NATIONAL
———————–0000———————–
Opposition ou Terrorisme ?
Démocratiquement élu en 2010 Président de la République, le Professeur
Alpha CONDE, jusque-là principal opposant de la Guinée depuis des
décennies, a tendu une main patriotique et fraternelle à l’opposant Cellou
Dalein DIALLO en lui proposant de cogérer le pays à travers un
Gouvernement d’Union Nationale. La réponse de ce dernier fut sèche. Il
rétorqua opter pour l’opposition radicale et de tout faire pour empêcher
ce régime de travailler.
Cette volonté ne tarda pas à s’exprimer dans les faits à travers marches,
journées villes mortes, grèves instrumentalisées et manipulées, sit-in et
manifestations tous azimuts.
La pause de cette série noire fut imposée par la survenue de l’épidémie
dévastatrice d’Ebola de 2014-2015.
En dépit du coût social et économique de ces troubles et de la maladie, le
pouvoir du Professeur Alpha CONDE tint bon et miracle, parvint même à
se libérer des pesanteurs du programme Pays Pauvres Très Endettés (PPTE)
par une rigoureuse discipline économique et à vaincre l’exterminateur virus
Ebola !
Pendant ce temps, Monsieur Cellou Dalein DIALLO, relayé plus tard par
une création à lui, le fameux FNDC (Front National de Défense de la
Constitution) mûrissait, faute d’un véritable programme cohérent et
convaincant de politique sociale et économique pour la Guinée, mûrissait
disons-nous, une stratégie de déstabilisation infernale du pays par le biais,
non plus seulement des marches, manifestations et grèves, mais de
terrorisme réel, voire d’agression armée (voir le magasine La Gazette
Continentale de Mars 2020 : ‘‘L’opposition guinéenne recrute et forme une
rébellion dont le but est d’occuper les zones minières de Simandou’’).
2
REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION
Pour parler de terrorisme, en attendant la rébellion annoncée, le mot fut
lâché par l’un des barons de l’UFDG de Cellou Dalein DIALLO, Mr
Kalémodou YANSANE dans une de ses sorties tumultueuses publiques au
cours de leur Assemblée Générale déclarant : Citation : ‘‘Je vais faire le
Djihad en Guinée à partir du 06 Janvier 2020’’. D’autres seigneurs de guerre
à l’image de Kalémoudou YANSANE, à savoir le Député Ousmane Gaoual
DIALLO et des militants de Monsieur Sydia TOURE de l’Union des Forces
Républicaines, tel Monsieur Badra KONE, Vice-maire de la Commune de
Matam et des activistes du FNDC dont Mr Abdourahamane SANOH ont
repris les mêmes menaces djihadistes à tour de rôle.
Et depuis, la Guinée a vécu un véritable enfer djihadiste malgré les efforts
surhumains des forces républicaines de maintien d’ordre qui, pour cette
mission ne peuvent et ne doivent disposer que des armes conventionnelles.
Cette violence djihadiste et terroriste clairement annoncée s’est matérialisée
des mois durant à travers des destructions massives d’infrastructures
publiques et privées, de matériels électoraux, d’incendies criminels dans
plusieurs villes, de cocktail Molotov balancés sur des citernes et des stationsservices, de véhicules privés et publics calcinés, d’usage d’armes de guerre
sur les forces de l’ordre, de vandalisme sur des citoyens innocents, de pneus
brûlés sur du bitume, de lampadaires d’éclairage public détruits, etc.
3
REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION
Citoyennes et citoyens de Guinée, Mesdames et Messieurs de la
Communauté Internationale, voici par la présentation exhaustive suivante
la vraie mission de l’opposition guinéenne des Sieurs Cellou Dalein DIALLO
et Sydia TOURE manipulant leur bras meurtrier du FNDC, cette mission
porte, comme vous le constaterez sur les crimes et vandalismes perpétrés
sur toute l’étendue du territoire pour s’opposer, inventent-ils, à ce qu’il y a
de plus légitime pour tous les peuples du monde : ‘’se rendre aux urnes
pour se prononcer sur leur constitution et pour élire leurs députés’’.
I – Ville de Conakry
1. Commune de Matoto
– Attaque des bus de transport public de la SOTRAGUI par les
manifestants, dont un (01) a été incendié et quatre (04) autres
caillassés.
– Début d’incendie d’un camion-citerne sur l’Autoroute non loin de
l’Aéroport. Extinction par l’intervention rapide des sapeurs-pompiers
de l’Aéroport.
– Déversement d’une grande quantité d’huile de vidange sur la
chaussée à Enta, face au Commissariat Spécial de la Sécurité routière,
ayant occasionné le renversement d’un minibus de transport en
commun. Des motocyclettes de transport s’y sont également
renversées avec leurs passagers dont plusieurs ont été grièvement
blessés.
4
REPUBLIQUE DE GUINEE
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– Des jeunes sur moto, munis de cocktail Molotov, ont attaqué et
incendié une citerne près de la station-service de Tombolia. Un
d’entre eux a été interpellé, les autres ont été pourchassés jusqu’à
Lansanaya- Barrage sans succès.
– Des lettres anonymes de menaces, sous forme de tracts, ont été
adressées aux Chefs de quartiers, de secteurs et aux fondateurs
d’écoles privées qui accepteraient de recevoir les cartes d’électeurs,
les matériels électoraux et les bureaux de vote. Ces menaces portent
sur des incendies des domiciles et écoles, voire attenter à leur vie.
2. Commune de Ratoma
– L’Adjudant de Police Karifa MARA, en service au Commissariat
Central de Ratoma a été victime d’une attaque imputée à des
inconnus liés aux manifestants. Grièvement blessé, il a été
transporté à l’hôpital du Camp Samory Touré, pour des soins.
– Déversement d’importantes quantités d’ordures sur les chaussées,
empêchant ainsi la circulation routière.
– Assassinat de l’Adjudant de Police Mamadouba BANGOURA de la
Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS) par des
manifestants qui ont emporté son arme et son paquetage de
service.
– Déversement de grande quantité d’huile de vidange sur la
chaussée à partir de la Transversale 7 (T7) en allant vers les rails.
Cet acte ignoble, a engendré de graves accidents, occasionnant des
blessures des usagers.
– Au niveau de la Boîte de nuit « Oxygène », à Ratoma-centre, deux
(02) individus actionnés par le même mode opératoire du FNDC,
mettent le feu à une voiture stationnée et prennent la fuite.
– Une voiture incendiée au pont de Lambanyi par le même mode
opératoire.
– Une voiture de marque Renault incendiée devant le cinéma
Rogbané par des inconnus liés aux manifestations.
– Déversement d’un chargement de granite sur la chaussée à Taouyacorniche, pour empêcher la circulation.
– Deux (02) véhicules incendiés au Petit Lac de Tayouah.
5
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– Tentative d’incendie de conteneurs au marché de Taouyah par un
individu lié aux manifestations. Après avoir aspergé les conteneurs
avec de l’essence, il a été stoppé dans son action par le cri d’alerte
d’une femme. Il a pu prendre la fuite, malheureusement sans être
rattrapé.
– Attaques répétées des PA installés le long de la route Le Prince par
les manifestants à chacune de leurs sorties.
– 140 Bureaux de vote saccagés.
3. Commune de Dixinn
– Calcination par des manifestants, d’un véhicule administratif en
face de la Direction Générale de la Géologie, au quartier Minière,
appartenant à un haut cadre en service au Ministère du Patrimoine
Historique, de la Culture et des Sports. Malgré l’intervention des
voisins, l’incendie criminel n’a pu être maîtrisé.
– Erection de multiples barricades, empêchant la circulation.
– Déversement de l’huile de vidange sur la chaussée et calcination
de plusieurs pneus usés.
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– Incendie de plusieurs véhicules à la Casse de Kenien
– Tentative d’incendie d’un engin lourd du projet de réhabilitation
de l’axe routier Pont du 08 Novembre-Echangeur de Dixinn, au
niveau du secteur de Donka. Les deux (02) suspects ont été arrêtés
sur les faits grâce à la vigilance de certains citoyens.
– Tentative d’incendier une station-service Shell par un véhicule
bourré d’explosifs, à la veille du double scrutin du 22 Mars 2020.
– 20 Bureaux de vote saccagés.
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4. Commune de Matam
– Erection de barricades et calcination de plusieurs pneus usés.
– Déversement d’huile de vidange sur la chaussée et mise à feu de ce
produit.
5. Commune de Kaloum
– Tentatives d’érection de barricades sur le boulevard Telly
DIALLO.
II – Région Administrative de Kankan
1. Préfecture de Kankan
2. Préfecture de Kouroussa
3. Préfecture de Kérouané
4. Préfecture de Mandiana
– Aucun incident à signaler dans les quatre Préfectures.
5. Préfecture de Siguiri
– Incendie d’origine criminelle du marché central par des inconnus,
commandités à partir de la base du FNDC à Conakry. Cet incendie a
causé d’énormes dégâts matériels et financiers au préjudice des
commerçants. L’objectif étant de déstabiliser cette Préfecture qui est
un bastion imprenable du Pouvoir.
8
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III – Région Administrative de Boké
1. Préfecture de Gaoual
2. Préfecture de Fria
– Attaque ciblée du domicile du Chef de quartier de Katouroun 3,
Commune Urbaine.
3. Préfecture de Boké
– Nombreux cas de blocage des trains miniers et troubles grévistes
commandités.
4. Préfecture de Boffa
– Erection de barricades multiples au pont de la Fatala, sur la nationale
et sur les voies d’accès aux zones minières notamment à Bakhagbé et
Kignéya, dans la Sous-préfecture de Tougnifily et Moriadi dans la
Sous-préfecture de Douprou.
5. Préfecture de Koundara
– Erection de plusieurs barricades sur les voies publiques.
– Destruction de véhicules et de la résidence d’un ancien Ministre
décédé.
IV – RA de N’Zérékoré
1. Préfecture de Beyla
2. Préfecture de Guéckédou
3. Préfecture de Lola
4. Préfecture de Macenta
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– Aucun incident à signaler dans ces quatre préfectures.
5. Préfecture de N’Zérékoré
– Abattage d’arbres par des inconnus liés aux manifestations pour
obstruer la circulation sur la Route Nationale N’Zérékoré-Beyla.
– Incendie du siège de la CEPI avec tout son contenu de matériels,
d’équipements et de kits électoraux.
– Provocation de graves troubles interethniques post-électoraux ayant
entrainé des pertes en vies humaines.
6. Préfecture de Yomou
– Incendie des locaux du Palais de Justice de Paix et de tout son
contenu.
V – Région Administrative de Labé
1. Préfecture de Tougué
– Destruction par incendie du stock des matériels électoraux entreposés
à la Gendarmerie Départementale (Le Député uninominal Alpha
Amadou BALDE, de l’UFDG, en est l’instigateur principal).
– 38 Bureaux de vote saccagés.
2. Préfecture de Mali
– Une patrouille mixte des Forces de Sécurité a essuyé des jets de pierres
qui ont brisé les pare-brise de leurs deux (02) pick-up.
– La résidence du Préfet a été attaquée et saccagée par les loubards liés
aux manifestations et son véhicule de commandement a été saccagé.
– 14 Bureaux de vote vandalisés.
3. Préfecture de Lélouma
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– Dans la Sous-préfecture de Diountou, des manifestants sont allés
fermer les bureaux du Bloc Administratif Sous-préfectoral, en y
chassant le Sous-préfet.
– Attaque de la Résidence du Préfet où étaient regroupés des cadres
autour de ce dernier et des agents de sécurité dépêchés en renfort
(ceux-ci n’étant pas armés), par des jets de pierres et de projectiles
façonnés en fer et propulsés par des lance-pierres.
–
–
– Bilan :
o Une oreille du Garde-Corps du Préfet a été tranchée ;
o Quatre (04) militaires blessés ;
o Le commandant de la Gendarmerie préfectorale atteint au
ventre, a été évacué d’urgence à l’hôpital préfectoral ;
o Destruction des véhicules de service des deux (02) Secrétaires
Généraux de Préfecture par incendie ;
11
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o Incendie de la Résidence du Préfet.
– Les membres des bureaux de vote n’ont pas été formés en plusieurs
endroits, par le fait que les formateurs ont été chassés, notamment
dans les Sous-préfectures de Lafou, Diountou, Thianghel-Bory,
Parawol et dans la Commune Urbaine.
– 08 bureaux de vote saccagés dans la Commune Urbaine.
4. Préfecture de Koubia
– Vote empêché dans 112 bureaux.
5. Préfecture de Labé
– Erection de multiples barricades en plusieurs endroits de la Commune
urbaine, à plusieurs occasions.
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– Incendie du Palais de Justice du Tribunal de Première Instance en plus
des véhicules qui étaient stationnés dans la cour. Tous les documents
ont péri dans les flammes.
– Dans la Sous-préfecture de Dalein (Sous-préfecture natale de
Monsieur Mamadou Cellou Dalein DIALLO, leader de l’UFDG), le
Drapeau national a été descendu , pour hisser à sa place un fanion
rouge, symbole distinctif du FNDC.
– Sept (07) Sous-préfets ont été chassés de leur sous-préfecture.
– Les manifestants sont munis de lanceurs de projectiles en plomb,
d’armes blanches et de Cocktail Molotov, qui apparaissent pour la
première fois dans l’arsenal des manifestations. Ces projectiles sont
lancés contre les Forces de l’Ordre qui n’utilisent que les armes
conventionnelles.
– Incendie par des inconnus liés aux manifestations, du local du Bloc
préfectoral qui contenait des matériels électoraux.
– Vote empêché dans toutes les Sous-préfectures par des actes de
violence.
VI – Région Administrative de Faranah
1. Préfecture de Kissidougou
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– Incendie de l’annexe de la Résidence du Préfet, dans le but de saboter
les matériels électoraux qui s’y trouveraient. Heureusement, ces
matériels n’étaient pas là.
– Tentative d’incendie du marché central par les mêmes acolytes en
mission de sabotage du processus électoral, par une éventuelle révolte
des citoyens face à cet acte criminel.
2. Préfecture de Faranah
3. Préfecture de Dabola
– Aucun incident dans ces deux préfectures.
4. Préfecture Dinguiraye
– Erection de plusieurs barricades et calcination de pneus à l’orée de la
ville et à travers certaines voies publiques, sous l’impulsion
d’émissaires envoyés à partir de Conakry, pour semer les troubles en
connivence avec leurs acolytes locaux.
– Grave blessure d’un Agent des Forces de l’ordre par jets de projectiles.
– Sous la conduite du Député Fodé Bocar MAREGA de l’UFDG, des
jeunes loubards ont causé des dégâts énormes sur le Bloc Administratif
Préfectoral par des jets de pierres.
– 06 bureaux de vote saccagés.
VII – Région Administrative de Kindia
1. Préfecture de Kindia
– Déversement de l’huile de vidange sur la route nationale, à la sortie
de la ville vers Mamou, ayant occasionné de graves accidents.
– Des inconnus, liés aux manifestations, ont incendié le camion benne
de transport d’ordures de la Commune Urbaine.
– 03 bureaux de vote saccagés dans la Commune Urbaine.
2. Préfecture de Télimélé
– Destruction de cartes d’électeurs dans trois (03) quartiers de la
Commune Urbaine et dans les Sous-préfectures de Sinta, Tarihoye et
Brouwal.
– Incendie de la Résidence du Sous-préfet de Gougoudjé, avec tous les
matériels électoraux qui y étaient stockés aux environs de minuit.
Selon Mme le Sous-préfet, les assaillants ont tenu leur réunion au
14
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MINISTERE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION
domicile du Maire avant de déferler sur la Résidence à cette heure
tardive où elle dormait déjà.
– Incendie de tous les matériels électoraux de la Sous-préfecture de
Brouwal, dans la journée du 27 Février 2020.
– Incendie de quelques matériels électoraux de la Sous-préfecture de
Tarihoye, dans la journée du 26 Février 2020.
– 108 bureaux de vote vandalisés.
3. Préfecture de Dubréka
– 10 bureaux de vote saccagés dans l’inter-land Dubréka-Ratoma.
4. Préfecture de Coyah
– Quelques barricades érigées par abattage de troncs d’arbres
5. Préfecture de Forécariah
– Aucun incident à signaler.
VIII – Région Administrative de Mamou
1. Préfecture de Pita
– Echauffourées enregistrées entre Forces de l’ordre et manifestants,
face INADEV, vers sortie Dalaba ayant occasionné la blessure de
quatre (04) policiers et un véhicule Pick-up endommagé.
– Vandalismes et incendie du siège de la Brigade Territoriale de la
Gendarmerie, du Commissariat Central de Police et du logement des
Agents de ces deux (02) services de sécurité.
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REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION
– Menaces graves contre la vie du Préfet qui a été exfiltré de la
Résidence par les Agents des Forces de l’ordre, pour être mis dans un
endroit anonyme sécurisé.
– Menaces d’attaques ciblées contre des ressortissants d’autres régions.
– Dans la Sous-préfecture de Ninguélandé, le bâtiment abritant le Poste
de Police et la Gendarmerie, a été incendié.
– Dans la Sous-préfecture de Leymiro, le Bloc administratif souspréfectoral a été barricadé et le Sous-préfet renvoyé de la localité.
– Dans la Sous-préfecture de Timbi-Madina, la session de formation des
membres des bureaux de vote a été violemment perturbée par des
jeunes loubards. Des matériels électoraux ont été saccagés et quatre
(04) membres des bureaux de vote ont été blessés. Et, le Sous-préfet
a eu la vie sauve grâce au secours de certaines personnes de bonne
volonté.
– Dans la Sous-préfecture de Timbi-Madina, tous les membres des
bureaux de vote ont démissionné, suite à l’attaque contre eux
pendant la session de formation.
– Dans la Sous-préfecture de Bantignel, quelques membres des bureaux
de vote ont également démissionné sous la pression et les menaces
d’atteinte à leur intégrité physique et celle de leurs domiciles.
16
REPUBLIQUE DE GUINEE
MINISTERE DE L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DE LA DECENTRALISATION
– Quelques cartes d’électeurs (environ 800), des listes des bureaux de
vote, des récépissés et listes des membres des bureaux de vote ont été
détruits dans la Sous-préfecture de Timbi-Madina.
– 25 bureaux de vote vandalisés.
2. Préfecture de Dalaba
– Erection de multiples barricades sur certaines artères du centre-ville et
ses accès ainsi que de certaines communes rurales.
– Attaque des infrastructures administratives :
Le bilan des dégâts est le suivant : Saccage et pillage systématique des
infrastructures du Bloc administratif préfectoral, de la Résidence du
Préfet, du Commissariat Central de Police, de la Gendarmerie
Départementale, de la Direction Préfectorale de la Santé, de la
Direction Préfectorale de l’Habitat, du siège de la CEPI et de la
Direction de l’Institut Supérieur des Sciences et Médecine Vétérinaire.
o Libération de cinquante-trois (53) prisonniers (majoritairement
des criminels et bandits de grand chemin) en détention à la
Maison Centrale ;
o Des armes de guerre emportées du Commissariat Central de
Police ;
o Vingt-quatre (24) motos neuves de service emportées de la
résidence du Préfet ;
o Vandalisme du centre de santé de la Sous-préfecture de Koba ;
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o Plusieurs biens matériels et informatiques, ainsi que des
numéraires ont été emportés ;
o Destruction d’un Emetteur destiné au désenclavement
médiatique des populations de Dalaba, offert par le Président
de la République ;
o Vandalisme du bus de transport du personnel d’encadrement et
des étudiants de l’Institut des Sciences vétérinaires.
– 74 bureaux de vote vandalisés.
3. Préfecture de Mamou
– Déversement d’une grande quantité d’huile de vidange sur la
Nationale N°1, ayant occasionné des dérapages de véhicules, causant
ainsi de graves blessés.
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–
– Attaques répétées des établissements scolaires pour déloger les élèves
et les rallier à leur cause.
– Un gendarme, Margis Mamadou Yéro BAH, grièvement touché par
une balle tirée d’un fusil perfectionné par un manifestant, a succombé
à sa blessure à l’Hôpital Régional.
– Cinq (05) autres gendarmes et deux (02) policiers ont été également,
grièvement blessés.
– Attaques ciblées contre le Gouvernorat dont des bureaux ont été
saccagés, y compris les véhicules des cadres stationnés dans la cour.
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– 57 bureaux de vote vandalisés.
NB : Dans la Sous-préfecture de Kégnéko, envahissement par des
assaillants sous la complicité prouvée du Maire, des résidents locaux
décidés à voter. La bataille rangée qui s’en suivit occasionnant
malheureusement un mort.