Après la présentation des statistiques du fichier électoral par la CENI, la classe politique se montre de plus en plus divisée quant à sa fiabilité. C’est le moment choisi par le président de l’UDRG pour placé le problème dans son contexte plus général. Interrogé ce mardi par nos confrères de Chérie FM dans l’émission ‘’La Tribune de l’Actualité Plus’’, Bah a estimé que c’est d’abord la question du recensement général de la population qui doit être la préoccupation première des gouvernants.
« Pour commencer aujourd’hui qu’on se pose la question de savoir combien de guinéens sommes-nous aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Nul ne peut y répondre avec exactitude. Il y a des approximations, qui font qu’un pilier indispensable pour une gouvernance démocratique et pour une gouvernance économique, sociale et efficace n’a jamais été une préoccupation pour les gouvernants. C’est-à-dire le recensement général des populations », a-t-il indiqué.
Pour Bah Oury, « Le fichier électoral n’est qu’un aspect de ce recensement général de la population. Par exemple avec le COVID, le Sénégal a pu aider les compatriotes qui sont à l’étranger. Parce qu’ils ont un fichier fiable qui leur permet de savoir qui sont les sénégalais à l’extérieur avec des documents infalsifiables qui leur permettent de remettre à chacun au minimum, 50 mille FCFA. Bref, nous nous sommes incapables de le faire, parce que nous n’avons aucune base statistique, aucun fichier fiable pour dire que si on veut par exemple aider les gens de Beyla, qui sont-ils, où sont ils ? Comment leur faire parvenir une allocation leur permettant de faire face à une situation difficile. On ne pourra pas. Donc c’est pour dire que la question du fichier de manière générale et du fichier électoral est élément indispensable pour une gouvernance sérieuse et crédible », a rappelé l’ancien ministre de la réconciliation nationale.
Amadou Oury Bah ne manquera pas aussi l’occasion s’adresser aux partis politiques engagés dans la course de la présidentielle sachant bien la nature du fichier électoral. « De manière générale et maintenant, lorsque j’entends des gens crier à gauche et à droite que le fichier est ceci, le fichier est cela. On ne peut reformer un fichier qui a été notoirement décrié par l’OIF et la CEDEAO que c’est un fichier profondément corrompu, vous ne pouvez pas aller sur une base fausse et espérer avoir quelque chose qui peut être bien. Donc ceux qui se sont engagé dans ce processus en connaissance de cause, savent pertinemment ce qu’ils ont fait. Ce n’est donc pas le moment de crier à eh et à dj ah ! Parce qu’ils savent pertinemment que ce fichier était profondément corrompu… ».
Décryptage, Daouda Mohamed Camara