Communiqué de presse N°002 du comité de suivi du processus électoral
Les opérations de la phase pré-électorale du scrutin présidentiel annoncé pour le 18 octobre 2020 se déroulent dans un climat d’agitation généralisée et de vives inquiétudes interpelant tous les acteurs sur les enjeux et les défis liés à la transparence, à la crédibilité et à la certification du processus.
Après l’étape d’enrôlement des électeurs, le Comité de suivi du processus électoral mis en place par le CNOSCG, observe avec une préoccupation réelle la suite des activités du processus électoral.
Depuis la publication de son premier rapport jusqu’à ce jour, le Comité de suivi du processus a observé deux (2) principales activités pour lesquelles il fait des constats et recommandations :
- Convention des partis politiques et dépôts des dossiers de candidatures :
Le dépôt des dossiers de candidatures au greffe de la cour constitutionnelle a débuté le 19 Aout et s’est poursuivi jusqu’au 8 Septembre 2020 conformément à l’article 42 de la constitution. A préciser que cette opération de dépôt a été précédée par des conventions au sein des partis politiques.
- Constats :
A-1. Forces :
- L’organisation par la CENI du comité Inter parties (CIP) du 28 aout qui a permis entre autres de :
- Vulgariser le manuel de transparence de l’ensemble des opérations du processus électoral ;
- Présenter le guide du candidat à l’élection présidentielle ;
- Le rappel par la CENI des dispositions du code électoral révisé relatif à la déclaration de candidature auprès des partis politiques désireux de prendre part au scrutin présidentiel du 18 Octobre 2020. Dans le communiqué N° 004 de la CENI, le délai de dépôt des candidatures ainsi que les conditions y afférentes sont clairement portés à la connaissance des partis politiques en application de l’article 42 de la constitution et ce, conformément à l’arrêt de la cour constitutionnelle relatif aux conditions de candidature.
- Le caractère inclusif du processus électoral matérialisé par le nombre et la diversité des candidatures enregistrés par la cour constitutionnelle.
A-2. Faiblesses :
Le comité relève avec regret :
- Le caractère « populiste» qui a accompagné le dépôt des dossiers de candidatures de certains partis politiques comme le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG. Les mouvements de foule qui ont engendré des troubles à l’ordre public par endroit, le tumulte des partisans jusqu’au sein de la cour constitutionnelle, a perturbé la sérénité du climat de dépôt des candidatures.
Le Comité rappelle, que nulle part, il n’est mentionné dans les lois électorales, la mobilisation des militants et partisans pour accompagner le dépôt des dossiers de candidature. Le communiqué N°004 de la CENI, en fait foi.
- La présence de président d’institution républicaine et l’usage des véhicules administratifs lors des conventions des partis politiques, en violation du principe de neutralité de l’administration publique ;
- La violation flagrante de l’Etat d’urgence à travers le non-respect des gestes barrières par les militants des partis politiques et autres mouvements de soutien;
- Les propos menaçant et belliqueux dans les discours de certains leaders et responsables politiques.
- Formation modulaire en BRIDGE :
- 30 acteurs de la société civile, 25 journalistes et quelques agents de l’USSEL ont été formés en administration et observation électorales ;
- Autres constats :
- Le démarrage prématuré des campagnes électorales en violation des articles 38 et 39 du code électoral ;
- La manipulation et l’instrumentalisation des jeunes et des femmes;
- L’utilisation des mineurs dans les mobilisations politiques ;
Recommandations :
Au regard des constats ci-dessus, le comité de suivi, dans le souci d’améliorer le processus électoral en cours, recommande à la CENI, aux partis politiques et aux autres acteurs impliqués :
- D’éviter les discours clivants et les propos incitant à la haine ou à la violence ;
- Renforcer les activités de sensibilisation et d’éducation civique au bénéfice des citoyens, des militants, sympathisants etc… ;
- Respecter scrupuleusement les lois électorales en vigueur durant tout le processus ;
- Respecter les gestes barrières lors des prochaines étapes du processus ;
- Inviter les candidats à faire preuve de retenue et de responsabilité dans les discours politiques pour privilégier la paix et l’unité des Guinéens.
En conclusion, eu égard aux enjeux et défis liés au bon déroulement de cette élection, le comité poursuivra sa mission de suivi de l’ensemble des opérations et annonce une mission de sensibilisation pour le retrait des cartes d’électeurs et le déploiement de 10000 (dix mille) observateurs le jour du scrutin sur l’ensemble du territoire national.
Il engage la société civile à tout mettre en œuvre pour l’adhésion des candidats au pacte d’élégance électorale. Toutefois, pour permettre un suivi inclusif, participatif et efficace, le comité sollicite la collaboration de tous les acteurs et citoyens, en vue d’alerter sur les insuffisances qui peuvent entacher la régularité du reste des opérations.
Le Comité de suivi