Des soi-disant analystes à la solde de la mouvance se sont déguisés en conseillers équilibristes pour induire l’opposition en erreur en l’encourageant à légitimer naïvement le projet de dictature que portent Alpha Condé et son clan. Leur stratégie consiste à distraire l’opinion (surtout les militants de l’opposition) à travers des comparaisons absurdes avec des situations d’autres pays de la sous-région.
En plus du caractère illégal et illégitime de l’éventuelle candidature d’Alpha Condé, celui qui analyse avec objectivité et honnêteté les caractéristiques du processus électoral guinéen et les institutions qui sont en charge de le mettre en application, n’encouragera pas une participation des acteurs politiques sérieux à une compétition électorale dans ces conditions.
En fait, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont souvent cités comme exemples dans leurs conseils trompeurs. Alors il est nécessaire de rappeler que le Sénégal est l’un des rares pays d’Afrique ayant échappé à la crise de confiance qui a conduit à l’épidémie de création des commissions électorales “indépendantes” (CENI). Cela veut dire que ce sont les institutions de l’État (Ministère de l’intérieur, juges électoraux, collectivités locales etc.) qui s’occupent de l’ensemble du processus, et l’exécutif a moins d’influence sur la gestion du fichier électoral et les décisions de la cour constitutionnelle. Et il faut y ajouter le poids et la vigilance des contre pouvoirs non institutionnels (la société civile). Pour preuve, deux anciens Présidents ont appris leur défaite électorale par les ministres de l’intérieur qu’ils ont pourtant nommés (2000 et 2012).
Pour le cas de la Côte d’Ivoire en 2010, Alassane Ouatara avait le contrôle de la primature (Guillaume Soro), de la commission électorale, la moitié du territoire national, une partie de l’armée (les forces nouvelles) et une garantie de certification de la communauté internationale. Cette élection avait été organisée sur la base des accords politiques qui ont redonné à son camp les cartes stratégiques essentielles pour lui permettre de s’imposer sur ses adversaires y compris le Président en exercice.
Alors c’est toujours bien de vouloir comparer, mais il faut le faire avec des éléments factuels et non des comparaisons de façade avec pour objectif d’intoxiquer l’opinion en espérant induire les acteurs politiques en erreur (dresser les militants contre leurs responsables).
Quant à ceux qui estiment que la politique de la chaise vide ne paye pas, ils peuvent aller remplir chaises, bancs et fauteuils pour cautionner la dictature. Cela ne leur donnera ni pouvoir ni légitimité aux yeux du peuple conscient et ambitieux.
Aliou BAH
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