Moins d’une semaine avant l’annonce brutale de son décès, qui a créé une onde de choc dans l’opinion, je me démerdais à trouver les mots justes pour lui annoncer ma nouvelle aventure dans un media qui n’était pas le sien.
Je ne pouvais imaginer que je parlais ainsi pour la dernière fois avec le débonnaire au cœur qui abonde de largesse.
Comme le dit une maxime, la mort qui ne s’invite pas, s’est imposée.
Mamadou Diawara au téléphone, m’a rassuré de son soutien et de ses prières dans cette nouvelle aventure.
Il me laissera entendre par la suite et ce sur un ton qui ne lui est pas habituel, c’est-à-dire qui contrastait avec son humeur habituelle, qu’il traverse un des moments les plus difficiles de sa vie.
Il était alors évident que l’homme politique qu’il fût et qui a refusé d’être un laudateur, était en train de payer pour sa conviction.
J’en ai été convaincu plus tard, à l’occasion de ses funérailles dont j’ai été témoin.
J’ai été aussi convaincu avec les témoignages qui ont été faits à l’occasion de ses obsèques historiques, jamais organisées à Siguiri, que l’homme n’était pas un météore qu’on pouvait aussi facilement éteindre.
Son amour pour son terroir, son altruisme, sa bonne humeur en toute circonstance, vantés par les siens, ont sauvé Diawara de l’avanie, pour faire de lui, la personnalité la plus adulée et consensuelle de la communauté (excusez de peu).
Deux témoignages pour preuve, illustrent éloquemment ces faits.
D’abord le témoignage du grand imam de Siguiri, le très respecté El Hadj Sory Magassouba. Celui-ci soutient sans ambages, qu’on ne peut pas faire ce que Diawara a fait et qu’on ne peut pas non plus être aimé comme lui, quel que soit son obédience politique et religieuse.
Puis, c’est celui du nouveau Directeur de la SAG, qui regrette la mort d’une d’un homme qui selon lui, faisait dans la zone ce qui devrait être fait par la société.
C’est en dire long sur la générosité du défunt qui était un homme transversal et national.
Des délégations sont venues de toutes les régions du pays, pour des témoignages qui ne se contredisent pas.
Je reste convaincu que Mamadou Diawara est juste invisible, il ne sera sans doute pas absent. Sa conviction, son amour pour son terroir, sa générosité continueront d’inspirer.
Dors en paix mon patron, plutôt mon père, Mamadou Diawara.
Votre fils, Lamine Mognouma Cissé