C’est l’une des mesures qui va certainement faire couler de l’encre et de la salive dans la cité des États d’Afrique de l’Ouest. La mesure de se servir de l’armée pour faire quitter tout chef d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, qui refuserait d’accepter l’alternance politique. Cette idée originale vient de l’actuel président nigérian, Muhammadu Buhari qui veut que l’option militaire rentre dans les textes réglementaires de l’instance d’intégration sous-régionale. «… L’option militaire face au refus de l’alternance ne serait plus une idée, mais une règle qui s’imposera à nous tous… Un peuple ne peut se plier aux caprices d’une minorité d’hommes qui foulent aux pieds les bases de la démocratie. Et les regarder faire serait une complicité de notre part…», a-t-il déclaré mardi 12 mai, lors d’une visite d’État au Ghana.
La CEDEAO a déjà une force conjointe des pays membres de la CEDEAO. Pour le général Buhari, il va falloir s’en servir pour la déployer dans tout pays où le chef de l’État veut se maintenir au pouvoir au delà de la durée de son mandat.
Cela a déjà été le cas en 2016 en Gambie, lorsque Yahya Jammeh avait refusé de reconnaître sa défaite face à Adama Barrow.
Cette sortie du président Buhari intervient au moment le changement constitutionnel crée des remous sociaux dans certains pays de la CEDEAO comme la République de Guinée. Reste à déterminer si la loi aura raison sur la volonté des chefs d’État qui souhaitent se maintenir au pouvoir après leur mandature.
Cependant, il faut noter que c’est une mesure qui pourrait avoir des conséquences énormes en cas de riposte de l’armée régulière d’un pays concerné par l’application de cette mesure.