En Guinée, comme partout dans le monde, la liberté de la presse est bien plus qu’un droit fondamental ; elle est le pilier sur lequel repose la démocratie. Pourtant, jour après jour, les journalistes guinéens sont confrontés à un double défi : respecter strictement la loi et les codes de déontologie tout en faisant face aux pressions qui cherchent à museler leur indépendance.
Les lois régissant la presse doivent être perçues non comme des barrières à la liberté d’expression, mais comme des cadres permettant un journalisme responsable. Respecter la loi, c’est s’assurer que chaque information publiée soit vérifiée, que chaque fait rapporté soit impartial et que le droit de réponse soit garanti. Mais ces principes ne doivent pas être utilisés pour intimider ou réduire au silence.
La déontologie journalistique, qui inclut l’éthique et la responsabilité, est tout aussi cruciale. Elle assure que les journalistes ne soient pas seulement des porteurs de nouvelles, mais des gardiens de la vérité. L’intégrité, l’honnêteté et la justesse doivent être les étoiles qui guident chaque reportage, chaque article, chaque bulletin d’information. C’est en s’en tenant à ces principes que les journalistes guinéens peuvent légitimement revendiquer leur place en tant que forces de changement et de vigilance sociale.
Cependant, le respect de la loi et de la déontologie ne doit jamais servir de prétexte pour étouffer la liberté de presse. Il est impératif que les journalistes guinéens résistent aux tentatives d’influencer indûment leur contenu, que ces tentatives viennent de l’intérieur ou de l’extérieur du pays. La liberté de parler, d’écrire et de critiquer est essentielle. Elle ne doit jamais être compromise par des intérêts politiques ou économiques.
En effet, la liberté de la presse en Guinée ne concerne pas uniquement les journalistes. Elle appartient à tout le peuple guinéen, car c’est à travers une presse libre et responsable que le citoyen peut être informé, éduqué et motivé à participer activement à la vie politique et sociale de son pays. C’est pourquoi il est essentiel que les journalistes guinéens, soutenus par la société civile, les institutions démocratiques et la communauté internationale, continuent de lutter pour maintenir et étendre cet espace de liberté.
Il est donc du devoir de chaque journaliste en Guinée de pratiquer son métier avec rigueur et passion. Ne vous taisez jamais, car votre silence ne serait pas simplement l’absence de mots, mais une allégeance à l’oppression. Votre voix est puissante, et elle est nécessaire. La liberté de la presse est notre liberté à tous. Elle n’est pas négociable et elle est le garant de notre démocratie et de notre avenir commun. Restez vigilants et engagés. Ne vous taisez mais !
Abdourahamane NABE
cadre commercial
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