Reprise des débats dans l’affaire Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation sous le régime Condé, et son DAF Mohamed V Sankhon devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières ce mercredi 29 janvier 2025.
C’était toujours Ibrahima Kourouma à la barre. Après avoir répondu aux questions du président de la cour, ainsi qu’une partie du parquet lors de la dernière audience, c’était au tour du parquet pour d’abord terminer ses questions, avant la prise de parole pour les avocats de la partie civile.
Le ministère public représenté par Maître Amiata Kaba a ouvert le bal.
Amiata Kaba : Quel est le budget bénéficié par votre département ?
Ibrahima Kourouma : le département de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est un grand département qui couvre plus de 3 mille personnes, les responsables financiers sont ceux qui gèrent des budgets. Ma responsabilité, c’est d’ordonner.
Amiata Kaba : Savez vous que vous avez des responsabilités du budget alloué à votre département ?
Ibrahima Kourouma : Oui parce que je suis ministre, j’ordonne .
Amiata Kaba : En tant qu’ordonnateur, vous savez que votre responsabilité peut-être pénale ?
Ministre Ibrahima Kouroum : Je n’étais qu’un ordonnateur. Je n’ai jamais été confronté à un rapport. J’ai servi l’éducation de 2011 à 2016, on me colle quelque chose, sans que je ne sache son contenu. Il n’y a jamais eu de confrontation, on a vu cette somme ici seulement. Ce rapport n’est même pas définitif .
Ensuite Maître Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats de la partie civile, a pris la parole.
Maître Pépé : Il a été acquis que vous étiez ordonnateur, et que vous n’êtes pas en mesure de justifier toutes les dépenses de votre département ?
Ibrahima Kourouma : Pas que je n’étais pas en mesure, c’est parce que c’est le rôle du service des finances de s’occuper du budget.
Maître Pépé : Pensez-vous qu’en raison de la justification de ces montants, vous devez être interpellé ?
Ibrahima Kourouma : Sur les montants, je ne suis pas d’accord, parce qu’il y a trop d’incohérences. Il y’a des années dans le rapport pendant lesquelles je n’étais même pas aux affaires.
Maître Pépé : Est ce qu’on est d’accord que dans cet rapport, qu’il y a les dépenses de la couverture de l’atelier préparatoir des examens nationaux ? Est-ce que vous êtes en mesure de dire la somme des dépenses qui ont été effectuées dans ces différentes activités?
Kourouma : Ça fait 9 ans que j’ai quitté au ministère, je ne suis pas en mesure de vous donner ces montants.
Maître Pépé : vous avez été aux affaires pendant 6 ans, vous avez organisez 6 examens. Qui vous a succédé au ministère ?
Ibrahima Kourouma : Oui, c’est K au carré qui m’a succédé.
Maître Pépé Antoine : Vous vous souvenez que K au carré, après les examens à retourner 31 milliards au trésor public ?
Ibrahima Kourouma : il a dit, et il a fait font deux. J’en faisais tant, mais je ne faisais pas de propagande.
Maître Pépé Antoine : parlons du rapport du mars 2023. Dans ce rapport, on fait état des dépenses des examens nationaux, on parle de 2 milliards, montants non justifié…
Ibrahima Kourouma : Les textes justificatifs sont là où on a pas demandé
Maître Pépé Antoine : On parle aussi d’enrichissement illicite. Avant d’entrer en fonction, vous aviez déclaré vos biens ?
Ibrahima Kourouma : Non !
Maître Pépé Antoine : Pourquoi, parce c’était autorisé par la loi ?
Ibrahima Kourouma : Parce qu’on ne me l’avais pas demandé.
Maître Pépé Antoine : Vous aviez payé une maison à 600 millions de francs guinéens. Si je me rappelle vous n’avez payé 25 millions.
Ibrahima Kourouma : Oui
Maître Pépé Antoine : Vous étiez en fonction. Comment vous avez eu l’argent ?
Ibrahima Kourouma : J’ai commencé à travailler en 1995. Je suis pharmacien de profession, j’ai également une pharmacie.
Maître Pépé Antoine : Vous avez aussi cité de parcelles. Pourquoi vous n’avez cité ces 2 parcelles à la gendarmerie ?
Kourouma : Parce qu’ils m’ont été offerte par mon ami Julien
Après ces questions et réponses, le juge Yagouba Conté a envoyé le procès au 03 février 2025, pour la suite des débats avec les avocats de la défense.
Gnima Aïssata Kébé