Des femmes (sinistrées) de l’explosion du dépôt des hydrocarbures de Kaloum ont manifesté très tôt ce jeudi 28 mars 2024. Ces femmes du quartier Coronthie, secteur 1 Momo camara Rue K068, demandent la réfection des maisons, qui ont été détruites par cet incendie. Cette manifestation qui n’a pas durée longtemps, et qui a été dispersée à coup de gaz lacrymogène a enregistré des cas d’arrestations et de violences.
« Ça fait au moins plus d’1 mois, qu’on a alerté l’Etat guinéen, de nous venir en aide. Nous sommes les sinistrées de Coronthie. Aujourd’hui, tout le monde parle, je suis sinistré, je suis sinistré. Les vrais sinistrés c’est sur la route là. C’est nous qui sommes par là. Donc hier on s’est concerté entre nous, pour sortir marcher ce matin. C’est pour juste faire voir à l’Etat que nous souffrons maintenant. Nous voulons que l’Etat nous vienne en aide. Reconstruire nos maisons. Certains parents ne vivent plus ici. D’autres enfants dorment dans les rues. Nous sommes juste sorties faire notre marche dans les environs de 6h du matin. Il y avait des policiers et des gendarmes partout avec les Pic-up. Nous sommes allées jusqu’à quelques mètres, ils sont venus prendre certaines femmes(une mère de famille et 2 jeunes filles), les envoyer au tribunal de Kaloum. C’est en ce moment que les enfants se sont opposés à ces arrestations, automatiquement ils ont commencé à jeter les gaz lacrymogènes, en rentrant dans nos cours , puis dans les maisons, jusqu’à défoncés une maison où se trouvait une femme en état de famille(8 mois), avec ses enfants, les gazer au salon. La dame s’est évanouie, on lui a envoyé directement à l’hôpital. Ils ont pris des téléphones et une moto, puis de l’argent. Vous voyez ce que ça fait. Mais nous, nous demandons l’Etat de faire quelque chose, pour Coronthie » interpelle Mariame Ciré Konaté, l’une des manifestantes à Coronthie.
Cette autre jeune fille nommée Mamaïssata Touré qui dit ne pas prendre part de la manifestation aurait été violentée par des forces de l’ordre.
«Ce matin quand j’étais encore au lit , j’ai entendu les cris, en disant « ils ont attrapé certaines, et Aicha en fait partie. » Cette nommée Aicha est ma grande sœur. Je me suis brusquement lever, en partant voir dans la chambre, voir s’il s’agissait réellement de ma sœur. Effectivement, c’était elle. Du coup je suis sortie, j’ai vu qu’ils jetaient des gaz. C’est en ce moment que, trois (3) agents des forces de l’ordre se sont dirigés vers nous. On a fuit en fermant la porte. Ils ont défoncés la porte, et s’introduire dans notre maison, serré le coup de ma petite sœur à travers son foulard qu’elle portait, avant de l’a poussé. Quand je suis venue à sa rescousse, ils se sont jetés sur moi aussi, déchirés mon habit que je portait, avant que je ne réussisse à m’échapper, et me cacher dans la maison, grâce à l’obscurité qui s’y trouvait » relate dame Mamaïssata Touré
Pour l’instant, les femmes interpellées, sont toujours au tribunal de première instance de Kaloum.
Gnima Aïssata Kébé