Suite à la rencontre du mercredi dernier entre le procureur de la République près du Tribunal de première instance de Dixinn et les parents des victimes de la dernière manifestation organisée par les Forces Vives le 05 septembre, l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen a réagis à travers son chargé de communication ce vendredi 15 septembre 2023 chez nos confrères de mosaiqueguinee.
En effet, Alseny Sall trouve certes l’initiative salutaire mais soutien qu’un procureur n’a pas besoin d’attendre une plainte des victimes pour déclencher l’action publique en pareil cas.
«. Nous pensons que c’est une bonne chose en soi car il n’est jamais trop tard de bien faire, d’autant plus que nous sommes face à une situation où on parle de perte en vie humaine ! Car comme vous le savez, les droits de l’Homme consacrent la sacralité de la personne humaine et de sa dignité en toute circonstance même si tuer est devenu banal dans notre pays malheureusement ! Toutefois, nous pensons qu’un procureur n’a pas besoin d’attendre une plainte pour engager des enquêtes en pareil cas dans la mesure où c’est lui qui est le représentant de la société auprès du tribunal. A cet effet, il a l’obligation de veiller au respect de l’ensemble des droits et libertés de chaque citoyen. C’est à dire lorsqu’il y a un événement quelconque qui débouche sur des situations de violences entraînant des pertes en vie humaine, il doit automatiquement déclencher l’action publique et faire bouger la chaîne pénale pour que des enquêtes soient menées afin que les responsabilités soient situées, les responsables identifiés, juger et sanctionner conformément à la loi à la hauteur de leurs forfaitures ce, quel que soit leur statut de policier, de gendarme, de militaire, de manifestant ou encore de contre manifestant. En procédant ainsi, la justice rassure et inspire confiance aux citoyens », a-t-il dit réagi d’entrée.
Si depuis un certain temps au sortir de chaque manifestation certains rejettent les responsabilités sur les organisateurs, pour ce responsable à la communication de l’OGDH, les enquêtes devraient plutôt être privilégiées afin de permettre de situer les responsabilités.
« Ces 10 dernières années, combien d’enquêtes ont été ouvertes suite à la pression médiatique et des organisations de droits de l’homme ? Combien de ces enquêtes ont connu ne serait-ce qu’une clôture de l’instruction avant même de parler de procès ? Voilà les défis auxquels notre appareil judiciaire doit faire face pour nous montrer que la justice est la même pour tous les Guinéens que nous sommes, quelle que soit notre position administrative, sociale ou militaire. En ouvrant le procès dans l’affaire du massacre du stade du 28 septembre 2009 dans un temps record, les autorités de la transition nous ont montré que lorsqu’on veut, on peut dans ce pays ! », a-t-il lâché.
Même si le procureur Algassimou Diallo a promis au terme de leur rencontre de diligenter des enquêtes, les parents des victimes continuent de garder leur mal en patience.
Mamadou Saidou Baldé