En Guinée il suffit d’un petit clic et d’une grande arnaque pour s’arroger le précieux titre d’opposant politique. C’est une belle moisson pour une nouvelle génération de politicards guinéens en quête de notoriété sans en avoir la moindre dignité.
Cette notoriété ils la cherchent à tout prix, s’étant forgés la vilaine conviction que la politique est le plus court chemin à emprunter pour atteindre le paradis. Ce petit paradis sur terre dont l’aménagement est de la sueur de tous et qui ne profite souvent qu’à quelques-uns, d’où la nature de l’homme à démissionner face à l’essentiel des valeurs qui furent les siennes quand Dieu lui confia l’exaltante mission d’habiter la terre avec l’obligation de rendre compte un jour ou l’autre.
Autant sa vocation est vouée à l’incertitude née de sa désobéissance et son renoncement à la sagesse, à la retenue et au bon sens, autant l’homme s’empresse de bâtir son présent et son futur dans la compromission. Réussir vite et à tout prix, forcer sa réputation avant même de la forger est désormais le rêve qui rôde et érode certains Guinéens.
Ces partisans du moindre effort se font ainsi l’illusion que venir en politique, y atterrir plutôt est à coup sûr ce qui reste à faire pour arriver à bon port. C’est ahurissant ! Ils n’ont ni fait sciences po, s’ils ne sont pas d’ailleurs de semi-lettrés ou rien du tout, ni eu le temps de s’exercer avec certitude même avec la simple routine, ces “saltimbanques” pris de vitesse, s’annoncent à tort dans cet océan glacial où même les vrais plongeurs se heurtent aux icebergs.
Ce qui renvoie à deux “grands” groupes de migrants dans le cercle vicieux de la politique guinéenne. Le premier arrive par conviction, le second par effraction. Inutile de s’attarder sur le premier car peu sont ces politiciens de conviction dans ce “vaisseau” guinéen dont Alpha Condé est sans conteste, l’Amiral et son challenger Cellou Dalein Diallo le vice-amiral.
La plupart, à défaut d’être Alpha ou Dalein, préfèrent côtoyer l’un ou l’autre ou encore jouer les petits klaxons non loin, c’est-à-dire à côté, pour se faire une certaine “aura” en vue de tirer leur épingle du jeu. Pour certains ça leur réussit tantôt, car ils y gagnent leur pain même s’ils peuvent ne pas avoir la paix du cœur.
Ce sont les acteurs de la transhumance politique. Un pied dedans un pied dehors, donc partout et nulle part. Une fois partis de l’opposition, ils trouveront l’asile au sein de la mouvante heureuse de faire des élus quand cela doit malmener les opposants
Pour d’autres, ils viennent à tort et repartent tôt vidés du peu qu’ils possédaient comme élan ou allant. Si ce n’est la petite notoriété trompeuse tissée sur un militantisme de circonstance, repris dans un blog, ils ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. La politique c’est l’affaire des Grands !
Habib Thiam