Union des Forces Démocratiques de Guinée
DECLARATION DE LA DIRECTION NATIONALE
Ce vendredi 16 Octobre 2020, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a rendu
une décision relative à la réclamation par les candidats de disposer d’une copie du PV de bureau de
vote.
Cette décision indique que la sixième copie du PV sera donnée au candidat arrivé en tête dans le
bureau de vote, à charge pour lui de photocopier cette copie pour donner un exemplaire à chacun
des onze autres candidats. Cette opération de photocopie sera effectuée au siège de la CEPI pour les
circonscriptions de l’intérieur et à la CECI pour la zone spéciale de Conakry.
Cette décision de la CENI n’est ni faisable ni légale. En effet, la sixième copie auto carbonée n’est
jamais lisible et sa photocopie le sera encore moins.
En outre, il existe beaucoup de bureaux de vote situés dans des districts éloignés de plus de 100 km
du chef-lieu de leur préfecture, siège de la CEPI. On voit mal les représentants des candidats
parcourir une telle distance derrière le représentant du Parti arrivé en tête pour se procurer une copie
du PV.
Sur le plan juridique, l’obligation de délivrer une copie n’incombe, au regard du Code électoral,
qu’au Président du bureau de vote et le lieu pour le faire ne peut-être que le siège du bureau de vote.
Rien en effet n’oblige un candidat ou son représentant de multiplier la copie du PV qu’il a reçue
pour donner des exemplaires à ses concurrents.
La meilleure solution pour résoudre ce problème est de revenir à la fiche de résultats adoptée de
manière consensuelle en 2018 par la CENI et la classe politique et de faire légaliser ce document
afin qu’il puisse servir de pièce à conviction dans le traitement du contentieux électoral.
Il est utile de rappeler qu’en 2018, ce problème a été résolu dans le cadre de la préparation des
élections locales. Il avait été convenu en effet, lors d’un dialogue politique, de créer cette fiche de
résultats sur laquelle toutes les informations contenues dans le PV avaient été transférées.
Chaque candidat avait pu, grâce à ce document, mettre en évidence la fraude occasionnée par la
falsification et la substitution des PV. Malheureusement, la justice n’avait pas voulu prendre ce
document comme tenant lieu de PV du bureau de vote.
L’UFDG rejette catégoriquement cette décision illégale et irréaliste de la CENI et demande à la
communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA et les NU, d’user de son influence pour
que tous les candidats puissent disposer d’une fiche de résultats reprenant clairement les données
du PV et ayant valeur de preuve dans le traitement du contentieux électoral.
A défaut de cette pièce à conviction, les candidats n’auront aucun moyen de contester par les voies
judiciaires les irrégularités dont serait entaché le scrutin. Dans ce cas, ils se réserveront le droit de
contester autrement les fraudes dont ils seraient victimes.
Conakry, le 17 octobre 2020
LA DIRECTION NATIONALE
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